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Homélie du Dimanche de la Quinquagésime


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Dimanche de la Quinquagésime

« Respice, fides tua te salvum fecit. »


Frères et sœurs,


Ce dimanche de la Quinquagésime nous fait approcher de la Passion. L’Évangile retenu pour ce dimanche nous donne dans la version de St Luc la 3ème annonce de la Passion de Jésus à ses disciples. À nouveau, on nous rapporte que les disciples ne comprennent pas le sens de ces paroles ; peut-être ne veulent-ils pas comprendre ? L’obscurcissement de leur intelligence traduit-elle notre réticence à voir Dieu souffrir, à voir Dieu s’abaisser et d’une certaine manière à un regard humain, vivre l’échec ?


La suite de l’Évangile, avec la guérison de l’homme aveugle, nous montre en tout cas que la Passion annoncée sera source de vie et de guérison. Il y a d’abord le cri de cet homme qui appelle par deux fois Jésus. À travers cet aveugle, c’est aussi notre humanité marquée et habitée par le péché qui crie vers Dieu. Il y a Jésus qui se penche sur la cécité de l’homme. Mais la Passion du Christ, n’est-elle pas le lieu où Jésus se penche sur nos blessures et nos souffrances ? Et puis surtout, il y a la guérison de l’aveugle qui recouvre la vue. Jésus, à travers ce miracle, dit que sa Passion sera source de guérison pour tous ceux qui le rencontreront.

Il y a un autre aspect présent dans cette page d’Évangile. C’est que Jésus nous montre qu’Il va assumer totalement tout ce qui va se dérouler alors que les évènements en eux-mêmes vont donner l’impression que Jésus va les subir. Jésus nous révèle en fait qu’Il est Maître des évènements. Il nous invite nous-aussi à faire nôtre et à assumer tout ce que nous pouvons supporter dans notre vie pour en faire jaillir la puissance divine.


La rencontre avec Jésus est transformante. Pas seulement parce que l’Aveugle va trouver la guérison, mais parce qu’il va vraiment rencontrer Dieu et s’ouvrir à Dieu. Je vous ferai remarquer que par deux fois l’Aveugle appelle Jésus en lui disant : « Jésus, Fils de David. » Autrement dit, Jésus est vu dans une lignée humaine. Et lorsque Jésus va le voir et s’adresse à lui, l’aveugle dira : « Seigneur ». Là, Jésus est vu dans sa divinité. Et St Luc continue : « Et aussitôt il vit et il Le suivait en glorifiant Dieu. » Alors que l’homme aveugle était dans la souffrance, dans une sorte de passion, la rencontre avec Jésus a été pour lui l’occasion de rencontrer Dieu. Frères et sœurs, prenons garde à la manière dont nous parlons de Dieu ou à la manière dont nous présentons Dieu ou Jésus. Chez nous-aussi l’image d’un Dieu qui réussit tout, qui triomphe de tout peut sommeiller. Mais Dieu est aussi Celui qui vit la Passion, qui rejoint l’homme qui souffre ; Il est aussi Celui que nous pouvons rencontrer dans l’épreuve, dans la souffrance. Comment aidons-nous nos amis, nos proches qui souffrent, à non pas se révolter contre Dieu, mais à Le trouver dans leur passion ? Parce que c’est là qu’il se rend présent.

La rencontre entre l’aveugle et Jésus attire aussi notre attention sur notre propre foi. Jésus dira à l’aveugle : « Vois, ta foi t’a sauvé. » C’est la foi, tapie en cet homme, qui fait que par deux fois il appelle Jésus alors qu’on lui demande de se taire. C’est sa foi qui lui permet de dépasser les obstacles que sont la foule, ceux qui veulent le faire taire. Dans l’épreuve, pour rencontrer Jésus, nous avons besoin de la foi.


Cette guérison nous dit tout ce qui est contenu dans la Passion : l’homme qui souffre ; Jésus qui le rejoint ; la foi nécessaire ; le mal qui abîme l’homme et la victoire de Dieu. En somme nous voyons le mal d’un côté et l’amour tout-puissant de Dieu de l’autre, amour qui rejoint l’homme pour le guérir et le sauver. Cette puissance d’amour nous est donnée de multiples manières, mais j’en relève une bien particulière en ces temps où nous prions plus particulièrement pour nos malades ; je pense au sacrement des personnes malades. Les sacrements de manière générale déversent l’Amour de Dieu dans nos êtres, dans nos corps et dans nos âmes ; dans le sacrement des malades, l’Amour de Dieu va à la rencontre du mal et du péché qui existent dans une personne. Les sacrements ne deviennent pleinement efficaces qu’une fois Jésus ressuscité ; alors, ils sont investis de la puissance de la Résurrection qui est la réponse de Dieu au péché, au mal et à la mort. Pour que les sacrements soient le plus efficaces possibles, il faut être en état de grâce, c’est-à-dire, lavés de tout péché, en ayant reçu le pardon de Dieu. Mais il faut aussi les recevoir avec foi, c’est-à-dire en coopérant pleinement à l’action de Dieu en nous (Dieu n’agit jamais malgré nous), en croyant réellement et profondément que Dieu agit en nous, et même en Le remerciant par avance pour ce qu’Il nous a déjà donné. La question que nous pouvons nous poser lorsque nous recevons un sacrement quel qu’il soit est : jusqu’où je permets à l’Amour de Dieu d’aller en moi ? Si les sacrements sont reçus avec foi, en état de grâce, alors ils sont des mini-résurrection dans notre être et dans notre vie.


Frères et sœurs, que ces quelques jours qui nous séparent maintenant de l’entrée en Carême nous aident à approfondir la Passion de Jésus et la Puissance de vie qui en découle. Portons plus particulièrement dans notre prière tous nos frères et sœurs qui souffrent, tous ceux qui n’ont pas rencontré Dieu dans leur passion ; portons nos frères et sœurs malades et plus particulièrement ceux qui reçoivent le sacrement des malades. Que Notre-Dame de Lourdes, fêtée la semaine dernière, les accompagne dans leur combat contre le mal, Elle qui a écrasé la tête du serpent. Amen !


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