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Homélie du 7ème Dimanche du Temps ordinaire


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7ème Dimanche du Temps ordinaire

« À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! »


Frères et sœurs,


Ce dimanche, nous arrivons au cœur de l’enseignement de Jésus, là où l’enseignement le plus exigent et le plus couteux. Jésus nous invite à mettre l’amour en œuvre dans toutes les situations de notre vie, et en particulier dans les situations où nous sommes attaqués par le mal. « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». Tel est l’appel exigeant que nous lance Jésus. Mais nous faisons tous l’expérience qu’il est facile d’aimer les gens qui nous aiment et qu’il est difficile, voire qu’il semble impossible, d’aimer les gens qui nous font du mal ou qui ne nous aiment pas. C’est là qu’en tant que chrétiens, nous avons quelque chose à montrer et nous sommes appelés à plus.


Il y a un premier élément qui peut nous aider dans cette difficulté, et qui constitue la base de l’enseignement moral de l’Église : c’est qu’il nous faut toujours distinguer les actes des personnes. Une personne n’est jamais réductible à son acte. C’est ainsi que Dieu nous aime : Dieu nous aime infiniment et ne nous enferme jamais dans nos péchés ou dans notre histoire. C’est ainsi que Jésus s’est comporté tout au long de son ministère. Prenons garde à bien poser et distinguer les choses : nous pouvons ne pas apprécier, ne pas cautionner un acte, sans pour autant ne pas aimer la personne. Bien plus, nous devons être capable de ne pas apprécier un acte et, en même temps nous devons être capable d’aimer, d’apprécier la personne. St Paul le rappelle dans la deuxième lecture : « Frères, ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » Tout homme est le sanctuaire de Dieu. Et le Lévitique entendu en première lecture rappelle cette distinction fondamentale : « Tu ne tolèreras pas la faute qui est en ton compatriote. » Il s’agit bien de la faute, non du compatriote. Distinguer le mal qui nous est fait de la personne qui le commet nous aidera déjà à ne pas mettre les deux dans le même panier. En outre, prenons garde à ne pas enfermer les personnes dans leur histoire : Dieu peut toujours faire jaillir quelque chose de neuf. C’est en ce sens que nous pouvons comprendre la parole : « Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. » « Tends-lui encore l’autre » c’est-à-dire présente-lui autrement. Donne une autre chance.


Ceci étant posé, il est vrai que Jésus nous appelle à aimer comme Dieu nous aime. La première lecture le dit : « Soyez saints, car moi le Seigneur votre Dieu, je suis saint. » L’Évangile aussi : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » Ste Catherine de Sienne, qui a reçu de nombreuses lumières de la part de Dieu sur l’Amour, nous enseigne en premier lieu à apprendre à nous connaître nous-mêmes. C’est la base de tout. Apprendre à se connaître dans ce qui est beau en nous, mais aussi dans nos fragilités, dans nos pauvretés et dans notre péché. C’est dans cette connaissance dans la vérité que nous pouvons accueillir l’Amour de Dieu en nous et pour nous.

Il nous faut d’abord apprendre à nous laisser aimer par Dieu et apprendre à voir comment Dieu nous aime. Dieu nous aime de manière inconditionnelle, de manière parfaite et totale. Lorsque nous péchons, Dieu ne répond jamais au mal par le mal ; Il ne punit pas comme on le dit trop souvent et trop rapidement. Il vient à notre secours, nous relève, nous pardonne. Vous connaissez la parole de St Paul : « Là où le péché abonde, la grâce surabonde ». Dieu répond par un surcroît d’amour, toujours plus généreusement. Ce n’est seulement qu’en prenant conscience de la manière dont Dieu nous aime que nous pourrons apprendre à aimer comme Lui.

Ensuite au sujet des personnes que nous avons du mal à aimer, nous sommes invités à les confier à Dieu. Remettons-les dans les mains de Dieu qui veut le bien de chacun de ses enfants. St Thomas d’Aquin nous enseigne qu’aimer, c’est vouloir le bien de l’autre. « Aimer ses ennemis », ce n’est donc pas avoir de l’affection pour notre ennemi, c’est vouloir son bien, et donc, pour ce faire, c’est le remette dans les mains de Dieu.

Enfin, je crois que cet appel exigent nous appelle les uns les autres à enraciner notre amour de manière générale en Dieu, source de tout amour. C’est Lui qui nous apprend à aimer. Ce n’est pas pour rien que Jésus place d’abord l’amour de Dieu avant l’amour du prochain lorsqu’Il nous dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »


Pour apprendre à aimer comme Jésus, il faut considérer que Jésus va au bout de l’Amour ; dit autrement Jésus va au bout du péché et de la mort en faisant triompher l’Amour. Car, qu’est-ce que la Résurrection, sinon la réponse et la victoire de Dieu sur le péché et sur la mort ? Quand Jésus nous invite à ne pas répondre au mal par le mal, Il nous invite à aller jusqu’au bout de l’amour lorsque nous rencontrons le mal. Cette puissance d’amour nous est donnée de multiples manières, mais j’en relève une bien particulière en ces temps où nous prions plus particulièrement pour nos malades ; je pense au sacrement des personnes malades. Les sacrements de manière générale déversent l’Amour de Dieu dans nos êtres, dans nos corps et dans nos âmes ; dans le sacrement des malades, l’Amour de Dieu va à la rencontre du mal et du péché qui existent dans une personne. Les sacrements ne deviennent pleinement efficaces qu’une fois Jésus ressuscité ; alors, ils sont investis de la puissance de la Résurrection qui est la réponse de Dieu au péché, au mal et à la mort. Pour que les sacrements soient le plus efficaces possibles, il faut être en état de grâce, c’est-à-dire, lavés de tout péché, en ayant reçu le pardon de Dieu. Mais il faut aussi les recevoir avec foi, c’est-à-dire en coopérant pleinement à l’action de Dieu en nous (Dieu n’agit jamais malgré nous), en croyant réellement et profondément que Dieu agit en nous, et même en Le remerciant par avance pour ce qu’Il nous a déjà donné. La question que nous pouvons nous poser lorsque nous recevons un sacrement quel qu’il soit est : jusqu’où je permets à l’Amour de Dieu d’aller en moi ? Si les sacrements sont reçus avec foi, en état de grâce, alors ils sont des mini-résurrection dans notre être et dans notre vie.


Frères et sœurs, demandons la grâce à Jésus de mettre toujours plus l’Amour au cœur de nos vies et prions pour tous nos frères et sœurs qui vont recevoir ce sacrement dans la foi. Que Notre-Dame de Lourdes, fêtée la semaine dernière, les accompagne dans leur combat contre le mal, Elle qui a écrasé la tête du serpent. Amen !

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