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Homélie du 6ème Dimanche de Pâques


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6ème Dimanche de Pâques

« Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. »


Frères et sœurs,


Les textes entendus au cours de cette messe nous préparent à la fête de la Pentecôte qui approche. Tous nous parlent de l’Esprit-Saint. Avant de méditer avec vous sur ce que nous donne l’Esprit-Saint, je voudrais revenir sur une parole que Jésus adresse à ses disciples : « Moi, je prierai le Père, et Il vous enverra un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous. » Jésus annonce clairement qu’Il va les quitter. On peut entendre l’annonce de ce départ comme l’annonce de la Passion où Jésus va mourir, mais aussi comme l’annonce de son départ au Ciel, ce que nous commémorons liturgiquement dans la fête de l’Ascension. Quoi qu’il en soit, Jésus doit partir parce qu’Il est tributaire de la nature humaine qu’Il a assumée et qui est limitée et ne peut durer éternellement. À l’inverse de Jésus, l’Esprit-Saint, Lui, est seulement de nature divine, et donc, Il n’est soumis ni au temps ni aux limites de notre humanité.


La première caractéristique de l’Esprit-Saint évoquée dans les textes du jour que je retiens est que l’Esprit-Saint est Celui qui nous apprend à aimer Dieu. D’ordinaire, lorsque nous prenons au sérieux notre relation à Dieu, nous avons au minimum deux manières de la vivre : ou bien par devoir ou bien par amour. Il en existe une troisième qui est de vivre cette relation et par amour et par devoir ; c’est je pense la meilleure, à moins de considérer que l’amour n’accomplisse le devoir. Il est bien de considérer que nous avons des devoirs envers Dieu et de les mettre en œuvre dans notre relation envers Dieu. Mais la Bible, Jésus, l’Église nous enseignent que la relation à Dieu est d’abord une relation d’amour. Or qui d’autre que l’Esprit-Saint est mieux placé pour aimer et nous apprendre à aimer, Lui qui est l’Amour existant entre le Père et le Fils au cœur de la Trinité ? En accueillant l’Esprit-Saint dans notre vie, dans notre cœur, nous accueillons Celui qui nous apprend à aimer Dieu et à grandir en fidélité envers Lui. La relation à Dieu marquée par l’Amour ne consiste pas seulement dans le fait d’avoir des sentiments d’affection envers Dieu, mais elle consiste aussi à poser des actes généreux. Dans ces actes, Jésus accorde une place importante aux commandements. Lorsqu’on aime véritablement une personne, on désire son bien et on veut faire ce qu’elle désire. Autrement, ce n’est pas un amour véritable mais une simple recherche de satisfaction sentimentale. En fait, l’amour est une réalité beaucoup plus profonde : il est un don de soi même à l’autre et ceci par la réalisation d’actes qui correspondent aux désirs de la personne aimée. Si nous aimons Jésus, alors nous devrons vouloir lui faire plaisir, l’honorer par notre vie, observer ses commandements. Nous devons nous laisser conduire par Lui afin que notre vie soit véritablement belle à Ses yeux, digne de Lui et Le glorifie. L’Esprit Saint nous aide à observer ses commandements d’amour donnés par Jésus, il nous imprime une marque, un élan intérieur afin d’accomplir ce qui plaît à Dieu et à Jésus.


La deuxième caractéristique de l’Esprit-Saint issue des textes que je reprends est que l’Esprit-saint est Celui qui affermit et fait grandir la foi. Notre vie de foi s’inscrit dans le temps et elle est soumise aux règles de notre humanité : elle a donc besoin de mûrir. En ce sens, elle passe par des étapes de croissance. La première lecture évoque cette croissance pour les Samaritains. Ceux-ci ont d’abord été touchés par les signes accomplis par Philippe, l’un des Sept. St Luc parle de libérations, de guérisons physiques. Puis ils ont été baptisés. Puis ils vont être confirmés. Nous pouvons donc distinguer 3 étapes : l’attrait de la foi par les signes, le baptême et enfin la confirmation. Dans chacune de ces étapes, l’Esprit-Saint est à l’œuvre. Tout d’abord dans les signes. On constate toujours ce genre de manifestations, de miracles, lors des périodes d’expansion de l’Église ou lors des périodes de persécutions. Ce sont en fait des grâces que Dieu permet pour affermir l’évangélisation ou encore pour solidifier l’ implantation de l’Église ou encore réconforter les fidèles. On considère que la première période dite ‘charismatique’ commence avec l’âge apostolique pour aller jusqu’au début du IVème siècle, avec l’édit de Milan qui marque la fin des persécutions des chrétiens sous l’empire romain. Nous avons connu une sorte de « renouveau charismatique » à partir des années 60-70 qui a correspondu à un secours dont l’Église et les fidèles avaient besoin après la crise de foi profonde due, en partie, à la mauvaise compréhension et application du Concile Vatican II. Les Églises et les paroisses se sont vidées. Ces grâces charismatiques, ces miracles, sont des aides ponctuelles, mais ne durent pas dans le temps. Elles conduisent ou reconduisent à Dieu.


La deuxième étape est celle du baptême qui donne la vie divine et fait entrer dans l’Église. Le baptême marque le début de la vie chrétienne ; il va donc falloir que cette vie grandisse, qu’elle se développe.


La troisième étape est celle de l’affermissement de la foi qui correspond au sacrement de la confirmation. Deux petites remarques au passage. Tout d’abord, si la confirmation donne l’Esprit-Saint, le baptême le donne aussi. Alors, est-il donné partiellement au baptême pour être redonné de manière plus complète dans un deuxième rite ? Non. Il est donné deux fois et il est donné deux fois totalement. Dans le sacrement du baptême, l’Esprit-Saint est donné pour laver du péché originel et de tout péché actuel : en quelque sorte, il donne la grâce de la vie nouvelle ; dans la confirmation il affermit la foi donnée au baptême et la rend apte à évangéliser. Ce double don correspond à notre nature qui ne peut pas tout recevoir en une seule fois, parce qu’elle n’en a pas la capacité. Deuxième remarque : Philippe, qui va baptiser les Samaritains, fait partie du groupe des Sept, les ancêtres des diacres ; Pierre et Jean qui iront imposer les mains sur les « baptisés seulement au Nom de Jésus » correspondent aux évêques. Voilà pourquoi l’évêque est le ministre ordinaire de la confirmation. L’Esprit-Saint est donc celui qui s’adapte à notre nature et à notre être. Il est Celui qui nous fait grandir en Dieu tout en s’adaptant à nos capacités.


La dernière caractéristique que je reprends est que l’Esprit-Saint est Celui qui nous apprend à répondre de notre foi et qui nous apprend à répondre bien. Pour réfléchir sur cette donnée, je vais davantage m’appuyer sur la deuxième lecture. Là, nous quittons les ministres, diacres ou évêques, pour parler de l’ensemble des baptisés, les fidèles laïcs. Pierre, dans cette lettre, s’adresse à tous les disciples de Jésus et il leur parle de leur vocation apostolique. Tout baptisé en effet a reçu l’Esprit-Saint et est appelé à vivre avec l’Esprit-Saint et de l’Esprit-Saint. À la lecture de la lettre de St Pierre, nous pouvons tous nous demander comment nous rendons témoignage de notre foi et de notre espérance. Je vous propose de réfléchir à ceci dans deux directions.


Premièrement : « Bien-aimés, honorez dans vos cœurs la sainteté du Seigneur, le Christ (…) que vos adversaires soient pris de honte sur le point même où ils disent du mal de vous pour la bonne conduite que vous avez dans le Christ. » nous dit St Pierre. Cette parole nous invite à rendre témoignage à l’Esprit-Saint par notre manière de vivre. Quand on est chrétien, on ne vit pas n’importe comment. « Ayez une conscience droite » nous dit St Pierre. Non seulement, notre manière de vivre ne doit pas fournir de contre-témoignage, mais encore elle doit surtout édifier. L’Esprit-Saint garantit notre liberté pour ré-ajuster notre agir.


Deuxièmement : « Moi, je prierai le père, et Il vous enverra un autre Défenseur. » L’Esprit-Saint est vu comme celui qui nous aidera à répondre de notre foi, à la défendre. Il est Celui qui nous dira que répondre et comment répondre. Et St Pierre nous redit que l’Esprit-Saint est Celui qui nous aide à bien répondre. Car on peut mal répondre…


Frères et sœurs, que cette méditation sur le rôle de l’Esprit-Saint creuse en nous le désir de Le recevoir et nous prépare à Le recevoir à la Pentecôte. Amen !


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