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Homélie du 26ème Dimanche du Temps ordinaire


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26ème Dimanche du Temps ordinaire


« Toi, homme de Dieu, recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la persévérance et la douceur. »


Frères et sœurs,


Nous retrouvons dans l’Évangile de ce jour deux thématiques déjà présentes dimanche dernier : la question de l’argent et celle de la vie éternelle. La parabole de Lazare et du riche permet de préciser la pensée de Jésus par rapport à l’argent et par rapport à la vie éternelle. Pour autant, cette parabole aborde également la question de l’enfer, par la vision qu’elle nous donne du riche qui est au séjour des morts. Je ne vais pas m’étendre sur la question de l’enfer, mais puisqu’elle est évoquée dans un texte du jour, je vais en dire deux mots, tant on a dit des bêtises sur cette question-là, allant des caricatures nous présentant Dieu qui nous punit en nous mettant dans un lieu où l’on brûle jusqu’au fait de dire que l’enfer n’existe pas.

Alors quelques précisions assez simples : tout d’abord Dieu n’a pas créé l’enfer, et l’enfer n’est pas voulu par Dieu. Mais comme Dieu laisse sa créature libre, libre même au point d’accepter d’être rejeté, et comme Dieu ne force personne à être sauvé, la possibilité de refuser Dieu jusqu’au bout existe, et c’est cela que l’on appelle l’enfer. Deuxième chose : Dieu ne met personne en enfer ; Dieu offre et propose le salut jusqu’au bout. Mais l’homme, s’il refuse Dieu, s’exclut-lui-même du salut. C’est cela l’enfer. Enfin, en reprenant des éléments issus de l’Évangile du jour, nous voyons que l’enfer est ce lieu où les relations sont empêchées, cassées. Le riche ne peut plus communiquer ni avec Lazare, ni avec ses frères : « Un grand abîme a été établi entre nous et vous, pour que ceux qui voudraient passer vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous. » L’enfer apparait comme le contraire de la Communion des saints où Dieu sera tout en tous, où nous vivrons des relations nouvelles les uns envers les autres, relations de communion rendues possibles et parfaites, par la Communion personnelle que chacun de nous aura avec Jésus. En enfer, ayant refusé Dieu, il n’y a plus de relations ni de communion possible.


Ceci étant-dit, l’enfer n’étant pas la question centrale de mon propos, j’en viens à la question de la richesse et de la pauvreté évoquées dans l’Évangile. Jésus ne condamne pas la richesse ; il condamne la fermeture de cœur du riche qui voyait tous les jours Lazare devant chez lui et ne lui parlait jamais, ne le secourait jamais, alors qu’une fois en enfer, il se mettra à le nommer et à faire appel à lui. De la même manière, Jésus ne loue pas la misère de Lazare ; il en parle même en termes de souffrance. La vraie question est celle de l’humilité et de l’orgueil ; elle est celle de la pauvreté évangélique, autrement appelée la pauvreté de cœur comme le dit la première béatitude. Être pauvre de cœur, c’est ne pas se suffire à soi-même, c’est apprendre à tout recevoir de Dieu, à avoir un cœur humble et docile à Lui, c’est avoir un cœur ouvert aux autres. C’est à cette pauvreté que nous sommes appelés, que nous ayons de l’argent ou non. Dans cette perspective, les religieux et religieuses nous sont d’une aide précieuse, eux qui ont fait vœu de pauvreté. Ils signifient par là que leur seule richesse est Dieu et que, ouverts et dépendants de Lui, ils apprennent à tout recevoir de la Providence. Ils sont une image et une anticipation de ce que nous vivrons dans l’éternité, où nous ne vivrons que de Dieu.

Plus qu’une condamnation des richesses et des personnes riches, cet Évangile nous appelle à mettre en œuvre dans notre vie les vertus d’humilité, de pauvreté évangélique et de charité à l’égard du prochain. St Paul le redit à Timothée : « Toi, homme de Dieu, recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la persévérance et la douceur. Mène le bon combat, celui de la foi, empare-toi de la vie éternelle. » La parabole de Lazare nous redit que nous serons jugés sur la manière dont nous avons vécu, sur la charité que nous aurons ou non mise en œuvre dans notre vie.


L’Église dans son enseignement n’a jamais condamné la richesse en tant que telle, mais elle a toujours appelé à la pratique de la charité. Je vous cite à ce sujet un extrait d’un Sermon de St Léon le Grand (Vème siècle) : « Reconnais donc en cela, chrétien, la bienveillance qui préside au gouvernement de la divine tendresse : car elle a voulu que tu aies des biens en abondance pour que, grâce à toi, un autre échappe au besoin, et pour pouvoir, par le moyen de tes bonnes actions, délivrer le nécessiteux du souci de l’indigence et toi-même de la multitude de tes péchés. » (Sermon I, Livre VI) La pratique de la charité sanctifie tant celui qui donne, en participant à la remise de ses péchés, que celui qui reçoit, en le délivrant de la misère. Comme nous y invite l’Apôtre St Jacques, notre manière de vivre doit refléter et développer notre foi. L’Église a donc encouragé la pratique des œuvres de charité et de miséricorde, qu’elles soient spirituelles ou corporelles. Par les œuvres de charité et de miséricorde spirituelles, on entend : instruire, conseiller, consoler, conforter, pardonner, supporter avec patience les épreuves ou les personnes ; par les œuvres de charité et de miséricorde corporelles, on entend : nourrir les affamés, loger les sans-logis, vêtir les personnes nues, visiter les malades et les prisonniers, ensevelir les morts, faire des aumônes aux pauvres. L’Église a toujours développé une activité caritative qui est la continuité du ministère de Jésus auprès des personnes malades ou pauvres et qui participe à l’annonce de la Bonne Nouvelle et à l’édification du Royauté du Christ ici-bas sur terre.


En ce dimanche où nous sommes invités à nous interroger sur notre propre pratique de la charité qui contribue à notre salut et au salut de nos frères et sœurs, nous sommes heureux de confier les Équipes St Vincent de Paul à leur saint patron et fondateur, que l’Église fêtera mardi prochain. De nombreux besoins se font sentir : des visites aux personnes seules, malades ou isolées, l’assistance spirituelle à travers la prière, le fait de porter la Communion, la distribution de colis alimentaires ou la vente de vêtements. Non seulement, nous confions au Seigneur et à l’intercession de St Vincent toutes les personnes démunies, aidées, ainsi que les bénévoles qui donnent de leur temps, mais aussi, nous lançons un appel généralisé à tous les paroissiens qui peuvent donner un peu de leur temps pour venir renforcer les équipes en place, apporter un peu de sang neuf, aider à reprendre le café du dimanche matin qui est aussi un lieu d’évangélisation. Et de manière plus particulière, à vous Frères et sœurs vincentiens ou proches des équipes de St Vincent de Paul, ne mettez jamais dans votre poche le caractère catholique de votre engagement ! L’œuvre de charité que vous accomplissez est certes une œuvre évangélisatrice, mais l’annonce de Jésus, Sauveur, est le plus grand Trésor que l’on peut offrir à ceux qui ne Le connaissent pas. Ne vous laissez pas manipuler par la laïcisation des esprits et des mentalités qui tend à mettre de côté ou à cacher la foi qui nous, qui vous, anime. Que la Bénédiction de Dieu descende en abondance sur vous, toutes vos équipes et toutes les personnes que vous aidez. Amen !

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