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Homélie du 25ème Dimanche du temps ordinaire


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25ème Dimanche du temps ordinaire


« Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une grande. »


Frères et sœurs,


La lecture de cet Évangile nous invite à réfléchir sur notre utilisation des biens. Qu’en faisons-nous ? Comment les utilisons-nous ? Nous pouvons penser aussi bien à nos biens matériels qu’à la nature, ainsi que ses ressources, qui nous a été confiée. Avant de réfléchir sur notre manière d’utiliser ces biens, nous pouvons nous redire quelques éléments fondamentaux. Tous les biens que nous utilisons nous ont été donnés, d’une manière ou d’une autre, par Dieu qui en est à l’origine. Les prières liturgiques de l’offertoire nous redisent justement que tout don, à ce moment de la messe le pain et le vin, vient de Dieu. La prière de bénédiction du repas que nous sommes appelés à dire avant de manger nous rappelle que, même si nous les avons achetés, nous recevons de Dieu les aliments que nous allons consommer. Nous sommes donc en quelque sorte dépositaires de ces dons divins, mais non propriétaires. Et puis, nous pouvons ajouter que Dieu nous les confie, comme le Livre de la Genèse nous rapporte que Dieu au 6ème jour confie toute l’œuvre de création à l’homme. Nous sommes donc responsables des biens qui nous ont confiés sans pour autant en être à l’origine.

Ceci-étant dit, nous pouvons nous poser les deux questions suivantes :

  • Est-ce que je suis honnête dans l’utilisation que je fais des biens que je possède ?

La première lecture évoque l’attitude malhonnête de ceux qui cherchent leur intérêt en mentant et en volant l’autre.

  • Est-ce que je suis généreux dans l’utilisation que je fais des biens qui sont à moi ? À ce sujet, il faut rappeler que Dieu donne généreusement tous les biens naturels et nous invite à partager avec ceux qui en ont moins. Lorsque Dieu donne, c’est toujours en surabondance (la multiplication des pains par exemple) ; les chrétiens sont appelés à donner de la même manière.


Mais la question de la gestion des biens que nous avons pose aussi celle de notre rapport à l’argent. Or, sur ce point, Jésus a des paroles très claires : « Si donc, vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ? (…) Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. » Il est remarquable que Jésus parle de l’argent en disant « l’argent malhonnête ». Jésus ne dit pas que l’argent est malhonnête par nature. Il dit que l’argent, dans l’utilisation que l’on en fait, peut servir la malhonnêteté. L’argent permet d’acheter, de posséder, de mettre la main sur. Les logiques de l’argent et de Dieu sont radicalement opposées. Quand l’argent permet d’acquérir, Dieu est celui qui ne cesse de donner gratuitement. La vie éternelle, don de Dieu, ne s’achète pas ; elle se reçoit. C’est en ce sens que l’on peut comprendre les paroles de Jésus : « Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »

Jésus nous indique également que l’usage que nous faisons de l’argent est révélateur. Si nous savons rester honnête et chaste avec l’argent qui nous permet facilement de ne pas l’être, alors nous serons capables d’accueillir le don de la Vie éternelle que Jésus nous offre : « Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ? » Le « Bien véritable » cela peut être la vie éternelle comme évoqué plus haut mais cela peut être aussi l’Amour, qui est d’ailleurs la matière de la vie éternelle. Or précisément l’Amour ne s’achète pas ; il est gratuit, il se donne et se reçoit. D’ailleurs, plus on a d’amour, plus il est facile de se déposséder et de partager, plus il est facile de chercher en toute chose le bien de l’autre avant le sien, de ne pas chercher d’abord la reconnaissance, la considération, de ne pas rechercher d’abord son propre intérêt par exemple en se servant des autres ou en instrumentalisant les relations. Jésus nous appelle à un Amour plus gratuit dans notre manière de vivre, dans notre rapport aux biens et aux relations. Voilà comment comprendre « l’Argent malhonnête ».


Un mot quand même sur l’impression que l’on peut avoir dans cet Évangile sur l’éloge de la malhonnêteté que ferait Jésus, notamment lorsqu’Il dit : « Le maître fit l’éloge de ce gérant malhonnête car il avait agi avec habileté. » Jésus n’appelle pas à être roublard, mais Il fait remarquer que les gens malhonnêtes sont plus habiles pour arriver à leurs fins que les fils de la Lumière.


Pour terminer, je voudrais vous proposer une autre lecture de cet Évangile qui fait place à la remise des dettes que le gérant malhonnête fait aux débiteurs. Peut-être est-ce ici que se trouve en vérité l’éloge de l’habileté du Maître par rapport à son gérant ?


Il est bien clair que tous, nous pouvons être de mauvais gestionnaires des biens ou des dons que Dieu nous a faits, et que tous nous aurons des comptes à rendre. Donc, nous pouvons tous être dans la situation du gérant. Comme le gérant, nous pouvons nous-aussi nous rendre compte de nos manques, de nos écarts, et vouloir les réparer en remettant aux autres. Ce qui est malhonnête dans l’Évangile, c’est que le mauvais gérant va remettre la dette des autres par intérêt pour sa personne, qui plus est en continuant à dilapider un bien qui n’est pas le sien. Mais, rien n’empêche aussi de lire son attitude comme une sorte de réparation par rapport à son péché. Il est vrai que sont miséricordieux dans leur vie ceux qui ont fait l’expérience de la miséricorde. Celui qui se sait débiteur par rapport à Dieu, est appelé à savoir remettre aux autres. Mais ceci n’est pas toujours évident. Il existe bon nombre de situations où nous savons qu’avec une contrition sincère que Dieu nous pardonne nos péchés, mais où nous peinons à pardonner les autres. « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés » demandons-nous dans la Prière du Notre-Père. Si Jésus nous dit de le demander, c’est bien que ce n’est pas évident. En tout cas, voici une manière de nous préparer au Bien Véritable, à la Vie éternelle, à vivre de l’Amour de Dieu : être généreux dans le pardon à demander, à donner et à recevoir. Comme son nom l’indique, le pardon se donne, il ne s’achète pas, il ne se monnaye pas.


Frères et sœurs, soignons notre manière de gérer nos biens, nos relations ; c’est le meilleur moyen de nous préparer à recevoir le Bien Véritable que Dieu nous offre. Amen !

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