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Homélie du 1er Dimanche de l’Avent


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1er Dimanche de l’Avent


« Veillez donc car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. »


Frères et sœurs,


L’Évangile que nous venons d’entendre nous donne la finalité du temps de l’Avent : « Veillez donc car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. » Il est clair que le temps de l’Avent nous prépare à la fête de Noël, à la Nativité du Fils de Dieu, et cette année nous avons de la chance puisque nous aurons 4 semaines complètes de l’Avent. Mais la finalité du temps de l’Avent dépasse la seule préparation de la Nativité de Jésus qui a déjà eu lieu dans le temps. En fait, en nous faisant revivre les grandes étapes de la préparation à la Nativité, nous nous ouvrons et nous nous préparons à la Venue du Seigneur à la fin des temps. L’Avent nous prépare à la venue du Seigneur qui est double : celle de la Nativité que nous commémorons et celle la fin des temps que nous préparons.

Comment vivre efficacement et de manière féconde le temps de l’Avent ? En effet, l’enjeu est important puisque l’Évangile nous redit que tout le monde sera concerné par la Venue du Seigneur : « Deux hommes seront aux champs : l’un sera pris ; l’autre laissé. Deux femmes seront au moulin en train de moudre : l’une sera prise, l’autre laissée. » Tout le monde sera concerné et il y aura ceux qui seront prêts et ceux qui ne le seront pas. Pas de troisième voie !



Alors, regardons tout d’abord dans l’Évangile ce que Jésus nous dit : « En ces jours-là, avant le déluge, on mange et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis : telle sera aussi la venue du Fils de l’Homme. » L’épisode que Jésus évoque nous appelle à ne pas vivre de manière automatique, machinale, prenant dans notre vie les évènements les uns après les autres. Les hommes du temps de Noé vivaient en ayant oublié Dieu, ils vivaient comme si Dieu n’existait pas. Pourtant la Bible nous apprend que Dieu s’occupait de son peuple, voire que Dieu se préoccupait de son peuple. Je vois un point d’attention pour nous qui vivons dans une société où l’on passe son temps à mettre Dieu de côté, où Dieu s’éloigne de nos consciences et de nos modes de vie. Si nous croyons que Dieu existe et qu’Il s’intéresse à nous, alors Il nous parle et entre en relation avec nous. Le temps de l’Avent est le temps propice pour relire sa vie de manière spirituelle, c’est-à-dire pour la relire en cherchant tous les signes de la présence de Dieu dans notre vie. Faisons mémoire de ses manifestations dans notre vie, des paroles qu’Il a pu nous donner, des évènements où nous avons fortement senti ou deviné sa présence. Tous ces signes de Dieu ont un sens. Dieu ne parle jamais pour rien ; Il ne se communique jamais pour rien. Le péché des hommes du temps de Noé était que, vivant sans Dieu, ils avaient oublié que leur vie avait un sens devant Dieu. Les épreuves de nos vies sont aussi des occasions dans lesquelles Dieu nous visite pour nous apporter sa Lumière au plus profond de nos ténèbres. Cette lecture spirituelle de notre vie, nous pouvons la faire le soir, à la fin de notre journée, en relisant notre journée ; nous pouvons la faire en relisant une période de notre vie plus longue que notre journée. Mais cherchons-y la présence de Dieu et interrogeons-nous sur le sens de ses venues dans notre vie.


Nous pouvons encore vivre ce temps de l’Avent en recentrant davantage notre prière sur Dieu. Sans arrêt dans la prière, il faut lutter contre les distractions qui viennent polluer notre prière, distractions qui sont tout à fait normales. Cet effort de recentrement sur Dieu s’appelle le combat spirituel et c’est ce à quoi tout homme qui prie se confronte. Mais il faut lutter contre une autre dérive qui est que notre prière a vite fait de tourner autour de nous, autour de son propre moi. Sans arrêt il faut revenir à Dieu, regarder Dieu, un peu comme Pierre qui lorsqu’il regarde ses pieds coule et lorsqu’il regarde Jésus parvient à marcher sur l’eau. La prière est toujours un acte de décentrement de soi qui, en se décentrant, permet d’approfondir son propre moi.

Dans le même esprit, nous avons aussi à toujours vivre davantage la messe comme le lieu d’un Rendez-vous où Dieu nous attend : Il nous précède et nous accueille. Même si nous faisons l’effort d’aller à la messe, même si nous bougeons pour aller communier, c’est toujours Dieu qui est premier et qui se donne d’abord. À la messe, il faut apprendre à recevoir, à accueillir pour pouvoir donner ensuite. En ce sens, il faut vivre la liturgie de manière à sortir de son moi pour rencontrer Dieu en n’ayant pas peur ou en osant s’affranchir de nos précompréhensions ou de ce que nous maitrisons ou croyons maîtriser. Si nous n’arrivons pas à sortir de notre moi, nous ne rencontrerons pas Dieu en vérité.

Par ailleurs, lors de la messe, Dieu vient à nous de plusieurs manières : à travers sa Parole, d’une manière particulière à travers le prêtre qui à un moment donné agit au nom du Christ, à travers les frères et sœurs, et au plus haut point à travers les Saintes Espèces que sont le Pain et le Vin consacrés où Jésus est réellement présent et spirituellement et corporellement. Accueillir ces multiples venues de Jésus au cours de la messe ne peut que former notre cœur à L’accueillir lorsqu’il viendra à la fin des temps.

Enfin dans le domaine de notre vie spirituelle, je vous invite aussi à prier avec les lectures que nous entendons pendant le temps de l’Avent, avec les oraisons des messes. Tout nous porte à réouvrir au plus profond de notre être le désir de Dieu. C’est naturel de se préparer à accueillir une personne si nous désirons sa venue. Nous touchons ici une des deux différences avec le temps du Carême : outre l’aspect pénitentiel plus marqué en Carême, le temps de l’Avent est d’abord le temps du désir, désir de Dieu, désir de sa venue, désir du salut. Comme le dit à sa manière ce chant de l’Avent bien connu, le Rorate Caeli : « Cieux répandez votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir le Juste. »


Frères et sœurs, ré-ouvrons notre cœur à Dieu pour qu’Il puisse venir y faire sa crèche. Soignons et intensifions notre prière et ayons à cœur que nos frères et sœurs qui ne connaissent pas Dieu puissent à travers nous Le rencontrer pour se préparer à sa Venue. Amen !

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