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Homélie du 13ème Dimanche du Temps Ordinaire


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13ème Dimanche du Temps Ordinaire


« Tu as voulu Seigneur, qu’en recevant ta grâce, nous devenions des fils de lumière »

Collecte 13ème dimanche du Temps ordinaire



Frères et sœurs,


Les textes que nous méditons ce dimanche nous amènent à réfléchir sur notre condition de disciple. La collecte de la messe commence ainsi : « Tu as voulu Seigneur, qu’en recevant ta grâce, nous devenions des fils de lumière ». Je vous propose de réfléchir sur ce qui caractérise notre être de disciple, notre condition de fils de la Lumière.

Le premier élément que je reprends est que le disciple est envoyé : « Jésus envoya en avant de Lui des messagers ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue. » La finalité du disciple est de préparer la venue de Jésus. C’est là le seul critère objectif qui permet d’évaluer la réussite d’une mission. Ai-je, à travers mon service d’Eglise, contribué à préparer la venue du Seigneur dans les cœurs ? la venue du Seigneur, pas la mienne ! Est-ce que, au-delà de ce que j’ai à accomplir dans ma mission, j’annonce Jésus dans mon service d’Eglise ? Et puis, autre chose importante : le disciple est envoyé. Il n’est pas à son compte. Il accepte de recevoir sa mission et de la remettre. Personne n’est propriétaire de son service. Là où l’on n’accepte pas de recevoir sa mission, mais où l’on s’en estime propriétaire, nous ne sommes pas au service du Christ mais au service de nous-mêmes.

La deuxième caractéristique que je relève est que le disciple va faire l’expérience des obstacles, des refus et des épreuves. St Luc nous dit en parlant de Jésus : « Mais on refusa de Le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem. » Quand on connaît l’origine du conflit entre les Samaritains et les Juifs, on ne peut regarder ce refus que comme grotesque ! Pensez-vous ! Les Samaritains sont des populations d’origine païenne importées sous les Babyloniens qui, en arrivant en Samarie vont adopter la religion juive et vont vouloir aller prier à Jérusalem. Comme on va le leur refuser, ils construiront leur propre sanctuaire. Ils croient au même Dieu, se conforment aux mêmes usages que les Juifs d’origine. Leur seul point de divergence est la reconnaissance du lieu saint de culte. Refuser d’accueillir le Messie, donc le Salut, pour une petite querelle plus que secondaire peut nous apparaitre dérisoire, voire ridicule ! Mais dans notre monde, combien se ferment à Dieu pour de fausses raisons ! Dans l’Eglise, combien se ferment à d’autres chrétiens, à leurs pasteurs pour des questions secondaires ! Quoiqu’il en soit, le disciple du Christ rencontrera des obstacles, des incompréhensions, des refus. C’est d’ailleurs le signe que nous sommes dans la réalité et non dans un monde idéalisé ou rêvé. Ce qui est important, c’est la manière dont Jésus nous invite à vivre ces épreuves. Il refuse l’usage de la violence ou de la vengeance : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? » Réponse : « Mais Jésus, se retournant, les réprimanda. » « Puis ils partirent pour un autre village. » La réponse, Jésus la donne : aller ailleurs. Les refus de la foi ont toujours été des occasions bienheureuses pour d’autres d’accueillir l’Évangile. Le refus des Juifs de se convertir conduit les païens à accueillir généreusement la foi. Les obstacles à l’Évangélisation ne sont jamais des échecs, mais ils sont des occasions de manifester la grâce et la puissance de Dieu au-delà de ces forces de mort.

La conversion à laquelle Jésus invite ses disciples, à savoir ne pas faire usage de la violence ni des pouvoirs qu’ils ont, mais de partir ailleurs, nous amène à réfléchir sur l’usage que nous faisons de notre propre liberté. Nous aussi, nous pouvons utiliser notre liberté pour faire le bien ou pour faire le mal. St Paul le rappelle dans sa lettre aux Galates : « Vous, frères, vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour votre égoïsme ; au contraire, mettez-vous par amour, au service les uns des autres. » Ne perdons jamais de vue que les obstacles que nous rencontrons sont aussi des occasions de faire un bon usage de notre liberté.


Le troisième et dernier élément que je reprends est qu’être disciple de Jésus, c’est mettre Dieu en premier. C’est faire un choix clair. Dire « oui » à Jésus implique de dire « non » à d’autres choses : comportements, parfois certaines relations, activités : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le Royaume de Dieu ». Jésus nous appelle à un « oui » total ; pas à un demi-oui. Oui, je suis Jésus, mais je veux faire telle chose d’abord…Nous pouvons tous être comme cela. Par exemple, combien de choses faisons-nous passer avant la prière, avant la messe ? être disciple de Jésus, ce n’est pas seulement dire « non » à ce qui est en opposition ou en contradiction avec Jésus, mais c’est aussi placer Dieu en premier et mettre le reste après. C’est mesurer l’importance des renoncements à vivre. Dans la première lecture, le prophète Élie fait mine de renvoyer le jeune Élisée qu’il vient d’appeler à sa suite. Il cherche en effet à ce qu’Élisée engage bien totalement et complètement sa liberté, au-delà d’un apparent refus. Regardons nous-aussi ce soir les renoncements que nous pouvons avoir du mal à prononcer, les compromissions que nous pouvons avoir qui nous empêchent de mettre Dieu en premier.

Comment préparons-nous la venue de Jésus dans les cœurs ? Comment vivons-nous les obstacles que nous rencontrons dans notre vie de foi ? Comment utilisons-nous notre liberté ? Quelle place accordons-nous à Dieu dans notre vie ? Telles sont les questions qui peuvent nous aider à grandir dans notre être de disciple de Jésus. Amen !


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