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Actualités de la paroisse: Blog2

Homélie de la Solennité de l’Annonciation


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Solennité de l’Annonciation

« Que tout m’advienne selon ta Parole »


Chers frères et sœurs,


Aujourd’hui l’Église commémore une des pages importantes de l’histoire de notre salut, la visite de l’Ange Gabriel à Marie ainsi que la réponse de Marie. Cette page de l’histoire sainte est particulièrement importante car, au-delà de la porte que Marie ouvre à Dieu dans notre monde, elle nous montre également toute la délicatesse de Dieu qui veut nous sauver en choisissant de nous rendre coopérateurs du Salut qu’Il nous offre. Je le dis avec des mots plus simples : Dieu aurait pu nous sauver sans passer par la coopération de l’homme, mais Il choisit de ne pas procéder ainsi. Il offre la grâce à l’homme de pouvoir participer à son salut. Mais quelle grâce et quelle dignité donne-t-Il ainsi à l’homme ! Nous savons bien pour notre part, qu’il y a au moins deux manières d’aider les gens : ou bien, nous faisons les choses à leur place, ou bien nous faisons en sorte de les aider à les faire…cette dernière manière de faire est moins humiliante, plus belle, plus digne et permet de faire grandir l’autre.

Alors bien sûr, la coopération de la Sainte Vierge est d’une sainteté inégalée, puisqu’elle a la grâce de l’Immaculée Conception. Elle offre une coopération unique puisqu’Elle est la seule à être conçue sans péché et à être préservée de tout péché. C’est la raison pour laquelle nous la vénérons et nous la prions fidèlement dans l’Église catholique. Nous touchons ici une des différences les plus profondes avec les Protestants. Pour nous, catholiques, Jésus est le seul Sauveur, mais dont l’unique médiation permet des médiations secondaires dans l’ordre du salut (les saints, la Sainte Vierge, l’Église, les autres). Du point de vue des protestants, il n’y a pas de place pour les médiations secondaires : seule compte l’unique médiation du Christ. Cette page de notre histoire sainte nous amène à adorer Jésus, notre Sauveur, à honorer Marie qui coopère d’une manière unique au salut et à nous interroger sur la manière dont nous oeuvrons à notre salut et à celui de nos frères et sœurs. Œuvrer au salut de nos frères et sœurs, ce n’est pas d’abord aller leur faire des remarques sur tel ou tel point, mais c’est d’abord pouvoir leur rendre service pour les aider à se rapprocher de Dieu ou faciliter leur relation à Dieu.


Maintenant, regardons de plus près comment Marie coopère de manière exceptionnelle à l’oeuvre de Dieu. Tout part de la grâce de l’Immaculée Conception que Dieu fait à Marie. Mais, dépassons cette grâce, et regardons quelles sont les caractéristiques propres à Marie. J’en relève 3.

Tout d’abord, la disponibilité du cœur. Marie a un cœur disponible à Dieu. Bien sûr un cœur dans lequel le péché n’habite pas. Mais l’ange lui révèle cette qualité : « Je te salue, Comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. » Marie, nous le savons par l’Évangile, prie l’Écriture ; elle connaît l’histoire de son peuple au point que l’on peut dire qu’elle récapitule en sa personne le peuple d’Israël; elle connaît la Bible. La tradition nous apprend qu’elle est consacrée à Dieu. Elle peut donc coopérer à l’œuvre de Dieu parce que son cœur est habité par Dieu et donné à Dieu. Notre vie de prière et la qualité de notre vie de prière nous permet de coopérer à l’œuvre de Dieu.

La deuxième caractéristique que je relève est l’acte de foi qu’elle pose. À nouveau, me direz-vous, Marie est porteuse de la grâce de l’Immaculée Conception. Mais justement, elle est un modèle d’acte de foi profond et complet. L’acte de foi pure qu’elle pose ne l’empêche pas d’utiliser sa liberté : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? » Marie nous redit que le propre de l’acte de foi consiste à engager sa liberté, à prendre et à assumer un risque, sans chercher à avoir toutes les garanties et précautions. Toute coopération à l’œuvre de Dieu implique l’engagement de sa foi.

Enfin, Marie coopère au salut pas seulement par ses dispositions intérieures, mais aussi par l’offrande qu’elle fait au Seigneur de son être, de sa personne et plus précisément à Jésus de son humanité. Marie nous redit que nous ne pouvons pas coopérer au Salut si nous n’offrons pas quelque chose de nous-même. C’est ce que l’Évangile nous redit lors du récit de la multiplication des pains et des poissons ; Jésus accomplit le miracle à la condition que nous lui offrions quelque chose qui vient de nous. L’offrande de Marie, outre son être, sa vie, réside dans l’humanité qu’elle offre au Fils de Dieu pour qu’Il puisse la porter et ainsi la sauver. En cette fête de l’Annonciation où nous faisons mémoire de la visite de l’Ange à Marie et de sa réponse, où nous revoyions que Dieu veut nous sauver en sollicitant notre liberté, demandons-nous ce que nous-même nous offrons de notre personne, de notre vie, à Dieu. Le « Fiat » de Marie n’est pas qu’un « oui » au projet ; il est aussi un « oui » à l’offrande personnelle. Il ne nous est pas possible de coopérer à l’oeuvre de Dieu sans dire « oui ». Réfléchissons aux réponses que nous disons à Dieu ou que nous ne disons pas, ou encore aux non que nous disons. Derrière ces réponses qui peuvent toutes avoir leurs raisons, s’esquisse la question du salut.


Pour terminer, je voudrais méditer avec vous sur le fruit de la coopération de l’homme à l’œuvre de Dieu. En fait, l’Évangile nous montre deux fruits de la coopération : chez Élisabeth et chez Marie.

« Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la ‘femme stérile’. Car rien n’est impossible à Dieu. » Élisabeth nous redit que Dieu est la source de toute fécondité, au-delà des lois de la nature ; Il est source de vie et fait jaillir la vie en nous. Si nous n’enfanterons pas tous biologiquement comme Élisabeth, Dieu fait jaillir la vie, entendue de manière plus large, en nous.

Marie, quant à elle, après son Fiat conçoit en elle le Fils de Dieu. À nouveau, cet exemple nous redit que Dieu est source de Vie, mais aussi que Marie a pour mission d’enfanter en chacun de nous Jésus. Chez tous ceux qui prient la Sainte Vierge, à travers la prière du chapelet, du Rosaire, des offices mariaux, Marie fait naître spirituellement en eux Jésus. Chez tous ceux qui la prient, Marie apprend à être disponible à Dieu, à Lui dire « oui », à Lui offrir notre vie et elle fait naître Jésus en chacun de nous.


Frères et sœurs, ces quelques aspects sur lesquels je vous ai proposé de méditer, sont tous condensés dans la prière de l’Angelus que nous sommes invités à redire 3 fois par jour (sauf pendant le temps pascal), en union avec les sonneries de cloches qui rythment nos journées. Rendons grâce à Dieu pour le Fiat de Marie et confions à Notre-Dame notre vie pour qu’elle devienne une réponse à Dieu. Amen !

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