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Homélie du 22ème Dimanche du Temps ordinaire

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22ème Dimanche du Temps ordinaire

 « En effet, quiconque s’élève sera abaissé ; et quiconque s’abaisse sera élevé. »

 

Frères et Sœurs,

 

            Les textes que nous entendons ce dimanche nous invitent à contempler et à réfléchir sur la vertu d’humilité. L’humilité est tout d’abord un antidote contre le péché ; elle est ensuite une voix d’accès à la sainteté. Tous les péchés, quels qu’ils soient (capitaux, véniels, mortels) s’enracinent dans le péché des origines, le premier péché, à l’origine de tous les autres, qui est le péché de l’orgueil qui consiste pour l’homme à vouloir se faire l’égal de Dieu ou à se passer de Dieu. Ben Sirac le Sage écrit : « La condition de l’orgueilleux est sans remède, car la racine du mal est en lui. » Dès lors, l’humilité étant l’exact opposé de l’orgueil, nous comprenons que la pratique de l’humilité est un remède contre tous péchés quels qu’ils soient. L’humilité apparaît alors comme le chemin qui conduit à Dieu et à la sainteté.

            L’humilité purifie toutes les puissances et tous les appétits qui sont dans la nature humaine. Elle fait grandir dans la véritable charité ; elle purifie notre amour. Vous avez souvent entendu que la plus importante de toutes les vertus est la charité, que c’est notamment sur l’amour que nous aurons mis en œuvre dans notre vie que nous serons jugés, au-delà de la moralité de notre vie. Cela est vrai. Mais les textes de ce jour nous révèlent un travers de la nature humaine qui est que la charité peut toujours être empreinte d’un amour de soi, l’amour propre, empreinte d’une recherche de soi, d’une recherche de reconnaissance et de satisfaction. C’est un des sens de la parabole que Jésus raconte devant les Pharisiens. Jésus appelle à agir de telle sorte qu’on ne puisse pas nous rendre la pareille. Ce n’est évidemment pas pour laisser les gens dans une situation de débiteur, mais c’est pour grandir dans la gratuité et la chasteté dans tout ce que nous faisons ou tout ce que nous donnons. Effectivement, trop souvent se cachent derrière de bonnes actions des intentions d’amour-propre qui sont toujours à purifier. Et l’humilité, la véritable humilité, permet cela.

            Enfin je retiens une autre caractéristique de l’humilité : elle est un chemin d’union et de communion à Jésus. Saint-Paul le dit très bien dans l’épître aux Philippiens que nous entendons lors de la Semaine Sainte, lors du dimanche des Rameaux : « Jésus qui est de condition divine n’a pas revendiqué le droit d’être traité à l’égal de Dieu. Mais Il s’est anéanti, devenant obéissant, obéissant jusqu’à la mort, et la mort sur une croix. » Le chemin de Dieu pour rejoindre l’homme est un chemin d’humilité. Dieu descend des Cieux vers nous. Il se fait petit et se fait homme. Il se fait enfant. Il se fait dépendant. Il accepte de remettre sa vie aux mains des hommes…qui le tueront ! Tous ceux qui pratiquent la vertu de l’humilité sont sur un chemin d’union et de communion avec Jésus.

 

            Comment entrer dans une véritable humilité ? Il faut tout d’abord faire attention parce qu’une forme d’orgueil peut se cacher derrière l’humilité qui deviendra en ce cas une fausse humilité. Nous connaissons tous des personnes qui sont faussement humbles, qui jouent les humbles, mais dont le jeu est motivé par l’orgueil ou bien par des calculs. Cette fausse humilité est presque pire que l’orgueil. Il faut s’en méfier.

Comment être dans une véritable humilité ? Et bien tout d’abord en étant en vérité avec soi. Nous sommes en vérité avec nous-mêmes, dès l’instant que nous sommes en vérité dans notre relation avec Dieu. La Bible, l’Église, nous montrent deux figures de personnes vraiment humbles : la Sainte Vierge et Saint Jean-Baptiste, je pourrais même rajouter Saint-Joseph, des personnes qui sont véritablement humbles et petites devant Dieu, parce qu’elles ont côtoyé et touché Dieu. Et devant la grandeur et la sainteté de Dieu, elles n’ont pu que reconnaître leurs limites et leur petitesse. Soyons donc en vérité avec nous-mêmes tout d’abord.

Puis apprenons à estimer les autres supérieurs à nous-mêmes. Il ne s’agit pas ici d’être comme certaines personnes qui vont toujours se trouver nulle et trouver les autres meilleurs qu’elles, mais il s’agit de savoir reconnaître dans l’autre les belles réalités, les belles qualités et savoir les estimer et les accueillir comme telles sans se comparer. La comparaison conduit toujours à la frustration et à la jalousie. Cela implique une conversion du regard. Ne pas chercher à voir d’abord ce qui ne va pas chez l’autre, mais à voir d’abord ce qui est beau, ce qui vient de Dieu et ce qui dit Dieu. L’humilité peut être contrariée par la mondanité, par la superficialité dans les relations, où l’on va d’abord chercher la reconnaissance du regard des autres. La mondanité est un piège qui abîme les personnes, qui les empêche d’être en vérité avec elle-même et avec les autres, qui abîme les relations. C’est un fléau souvent présent dans les paroisses et certains milieux, où en plus s’enracinent bien souvent une sorte de conformisme interne et un esprit de supériorité : « Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. » nous dit Jésus.

 

La parabole de Jésus qui évoque le banquet de noces renvoie non seulement à la vie éternelle, à la manière de vivre dans notre présent, mais peut aussi s’entendre de la messe qui est le banquet des Noces auquel nous sommes invités, au moins tous les dimanches. Se pose alors à nous la question : dans quelles dispositions intérieures viens-je à la messe ? L’Évangile étant très concret, je me permets de l’être également : quelle place je prends lorsque je viens ici à la messe à la collégiale ? Vous m'avez certainement entendu déjà rapporter cette réflexion, qui m’avait choqué à l’époque. On me vantait les grandes qualités d’accueil des paroissiens Vernonnais pour les nouveaux arrivants. Je crois que c’est vrai et c’est que c’est une véritable richesse de cette paroisse, sauf qu’il ne faut pas oublier d’inviter, s’ils ne le font pas d’eux-mêmes, les nouveaux paroissiens à venir se présenter à leur curé. Pour autant, il y avait aussi derrière cet accueil très généreux une curiosité de savoir qui étaient ces nouvelles familles qui arrivaient, dans quel réseau, quel groupe, elles allaient être, dans quelle école elles mettaient leurs enfants. Et c’est au point qu’une famille nouvellement accueillie sur la paroisse m’avait rapporté avoir été surprise de s’entendre dire, alors qu’elle se présentait, parce qu’elle avait des enfants, que sa place était dans telle chapelle à la collégiale. J’avais trouvé cette réflexion complètement ridicule. Cela peut faire sourire, mais dans le fond, au nom de quel droit des paroissiens plus anciens se permettent de placer les gens à la messe ?

Frères et sœurs, quelles soient les places que nous occupons à l’église, les missions que nous avons à la paroisse, ne manquez pas, ne manquons pas, de vivre au début de la messe le rite pénitentiel qui a pour effet de nous inviter à nous mettre en vérité devant Dieu et devant les autres. Toute messe, de semaines ou de solennité, commence par le rite pénitentiel. C’est un moment à ne pas manquer si l’on veut être le plus possible en vérité pour le reste de la messe.

 

Pour terminer cette dernière homélie parmi vous, je voudrais vous laisser avec les paroles très profondes de Sainte Faustine Kowalska au sujet de l’humilité. Elle écrit : « Oh, humilité, je vois combien peu d’âmes te possèdent ! Dieu lui-même y trouve prédilection. Sur l’âme pleine d’humilité sont entrouvertes les écluses célestes et un océan de grâces se déverse sur elle. Oh qu’elle est belle l’âme humble ! de son cœur comme d’un encensoir monte tout un parfum extrêmement agréable et traverse les nues, parvient jusqu’à Dieu lui-même, et remplit de joie son très saint cœur. À cette âme, Dieu ne refuse rien ; une telle âme est toute puissante, elle influence le sort du monde entier. Dieu élève une telle âme jusqu’à son trône. Puis elle s’humilie, plus Dieu se penche vers elle, la suit de ses grâces et l’accompagne à chaque moment de sa toute-puissance. Cette âme est très profondément unie à Dieu. » Amen !

 
 
 

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