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Photo du rédacteurParoisse Saint Louis

Homélie du 2ème Dimanche du Temps ordinaire


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2ème Dimanche du Temps ordinaire

« Maître, où demeures-tu ? » Il leur dit : « Venez, et vous verrez ».


Frères et sœurs,


La question des deux disciples de Jean-Baptiste à Jésus « Maître, où demeures-tu ? » est la question essentielle que tout chrétien se pose. Ils ne demandent pas à Jésus : que me donnes-tu ? que va m’apporter le fait de tout quitter pour te suivre ? Qu’est-ce-que je gagne ? Quelles sont les conditions ? mais ils demandent simplement : « Où demeures-tu ? » Et si nous lisons avec attention l’Évangile de ce jour, nous remarquerons que St Jean ne rechigne jamais à donner des détails. Il écrit par exemple : « Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était vers la 10ème heure environ 4 heures de l’après-midi. » Pourquoi St Jean nous donne-t-il ce détail horaire ? Il doit certainement y avoir une signification symbolique, mais St Jean est précis. Or, nous remarquons que sur le lieu où demeure Jésus, il n’y a volontairement aucune précision, si ce n’est : « Venez et vous verrez. » St Jean nous dit là que la vie chrétienne est de l’ordre d’une expérience à vivre avec Jésus, elle est de l’ordre d’une relation avec Dieu, c’est-à-dire qu’elle ne se joue pas dans tel ou tel lieu, mais dans une relation possible partout, une relation qui ne peut être ni contenue ni enfermée dans un lieu particulier. On se souviendra de la Parole de Jésus dans l’Évangile de Jean toujours : « L’heure vient où ce n’est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. (…) L’heure vient où les véritables adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité. » Jn 4, 22-24

Frères et sœurs, il est important de reconsidérer cela, qui que nous soyons : baptisés, en préparation au mariage, catéchumène ou un enfant en préparation au baptême. Trop souvent, nous pensons la vie chrétienne en termes d’exigences, de préceptes, de devoirs, parfois de droit. Oui, il y a ces dimensions-là. Mais notre vie chrétienne est d’abord de l’ordre d’une relation à construire avec Dieu. Il faut habiter cette relation, il faut être avec Dieu. St Jean dit dans l’Évangile : « Ils restèrent auprès de Lui ce jour-là. » Il est important d’être avec Dieu, avec Celui qui est Emmanuel, Dieu avec nous. Avant de faire des choses pour Dieu, il faut être avec Lui. Ce n’est pas un hasard si les Apôtres vont vivre trois ans avec Jésus avant d’être envoyés en mission. Ce n'est pas un hasard si, au moment d’appeler ses Apôtres, les Évangélistes nous disent que Jésus pria sur la Montagne pour appeler ceux qu’Il voulait pour qu’ils soient avec Lui. Il faut soigner notre « Être avec Dieu » pour être un disciple ; il faut savoir prendre du temps pour Dieu ou parfois il faut savoir perdre du temps pour être avec Lui, pour prier, pour L’écouter, pour L’adorer, pour Lui parler. Toute œuvre d’évangélisation est vouée à l’échec si elle n’a pas baigné d’abord dans « l’Être avec Dieu. » Même si Dieu habite nos églises dans le Saint-Sacrement, le trésor du chrétien est que Dieu habite en chacun de nous, c’est la Loi de l’Incarnation, et que la relation avec Dieu est possible partout où l’homme se trouve.


Maintenant, si nous regardons les textes de ce jour, nous voyons que pour entrer en relation avec Dieu, nous avons besoin des autres.

Le jeune Samuel, dont on nous dit qu’il ne connaissait pas encore le Seigneur, a besoin d’un homme plus expérimenté, le prêtre Éli en l’occurrence, pour entrer en relation avec Dieu. De lui-même, il n’y arrive pas, il n’a pas les codes, comme on dit. Il ne parvient pas à reconnaître la voix de Dieu, n’arrivant pas à distinguer la voix du prêtre de celle de Dieu. Il va falloir l’aide et les conseils d’Éli pour que Samuel distingue la voix de Dieu et Lui réponde.

Dans l’Évangile, André et Simon, ont besoin de la parole de Jean-Baptiste pour rencontrer Jésus et entrer en relation avec Dieu. Et si l’on continue dans ce sens, Simon a besoin de son frère André pour rencontrer Jésus et Le suivre. Ces différents exemples nous montrent que l’on a tous besoin des autres pour entrer en relation avec Dieu. Ces autres peuvent être les parents, le papa, la maman, le grand-père ou la grand-mère, un aîné dans la foi, un chef scout ou une cheffe guide, une religieuse, un prêtre, un moine, un catéchiste, un simple paroissien ou un même un ami ou une connaissance. Qui parmi nous ne peut pas identifier au moins une personne qui l’aura marqué dans sa vie de foi et l’aura aidé à entrer en relation avec Dieu ? Nous pouvons au cours de cette messe confier cette ou ces personnes au Seigneur en Lui rendant grâce de les avoir mis sur notre route.

Mais ces différentes figures nous amènent aussi à nous interroger sur la manière dont nous aidons les autres à entrer en relation avec Dieu. Être disciple, ce n’est plus seulement être avec Dieu, ce qui est premier, mais c’est aussi aider à faire entrer les autres dans la relation avec Dieu, inviter à suivre Jésus, à vivre une expérience avec Lui. En réalité, être missionnaire, être évangélisateur, c’est cela. Si nous rendons des services à la paroisse en faisant du catéchisme, en préparant au baptême, au mariage, en accompagnant des familles en deuil, en faisant du catéchuménat, en animant la messe ou une chorale, en faisant le ménage de l’église, bref, la vraie question à nous poser, au-delà de la « prestation » accomplie est : est-ce que j’ai aidé les personnes auprès de qui je suis envoyé ou des personnes en général, à entrer en relation avec Jésus ? Et des parents chrétiens, des parrains, marraines, sont appelés à se poser la même question : est-ce que j’ai servi la relation avec Jésus ? Et c’est la même question pour nos amis engagés dans des associations caritatives catholiques qui sont tentés ou menacés par l’esprit de la laïcité : au-delà du service rendu (donner des vêtements, de la nourriture), est-ce que j’ai servi la relation de la personne accueillie avec Jésus ? Si, humblement, à notre mesure, nous arrivons à répondre un peu à cette question, alors nous devenons disciples. Le disciple ne peut pas être qu’un consommateur de Dieu ; il doit aussi redonner ; sinon, c’est qu’il y a quelque chose de pas équilibré dans notre foi. Frères et sœurs, interrogeons-nous sur ce que nous recevons de Dieu et ce que nous redonnons. C’est une question importante et de justice par rapport à Dieu.


Je voudrais juste terminer par la rencontre avec Jésus qui marque une nouveauté dans la vie de celui qui Le rencontre. Après avoir rencontré Dieu, Samuel va devenir prophète ; après avoir rencontré Jésus, André et Simon vont devenir disciples, puis Apôtres. La rencontre avec Dieu a pour conséquence de transformer une vie et de donner une vie nouvelle. Bien souvent, le don de la vie nouvelle est marqué par le choix ou le changement de prénom. Dans la tradition hébraïque, le prénom signifie à la fois l’identité de la personne et la mission. Dans la première lecture, Dieu entre en relation avec Samuel en l’appelant par son prénom ; c’est dire l’importance que Dieu confère au prénom. Samuel veut dire en hébreu Dieu exauce. Le prénom dira aussi la mission de prophète de Samuel. Nous savons que Dieu modifiera le prénom d’Abram en Abraham, en l’allongeant, au moment où Abraham aura une descendance. Dans l’Évangile, Jésus donne un nouveau nom à Simon, Képhas, ce qui veut dire Pierre. Effectivement, le prénom dira la mission de Simon de devenir la pierre sur laquelle Jésus construira son Église.

Nous avons gardé cette tradition dans l’Église catholique. Le Pape, une fois qu’il est élu et qu’il a dit « oui » à la mission que l’Église lui propose, choisit son prénom qui donne l’orientation de son pontificat. Chez les religieux et les religieuses, bien souvent au moment des vœux perpétuels, on reçoit un nouveau nom, un nom de religion comme on dit selon la mission que recevra le frère ou la sœur. Ce nouveau prénom marque une vie nouvelle. Frères et sœurs qui vous préparez au baptême, ou parents d’enfants qui demandent le baptême, le choix du prénom de l’enfant est important. Dans le rituel du catéchuménat, on propose aux catéchumènes qui ne portent pas de prénom chrétien, parce qu’ils sont issus d’une autre culture ou d’une autre religion, de choisir un prénom chrétien au moment de l’entrée en Église, justement pour marquer cette vie nouvelle que le catéchumène se prépare à recevoir et en même temps pour se confier à un saint patron. Pour les parents qui attendent un enfant, réfléchissez bien au prénom que vous souhaitez donner à votre enfant, réfléchissez bien sous le patronage de qui vous souhaiter le placer.

Pour nous qui sommes issus de la tradition chrétienne et portons des prénoms chrétiens, ayons à cœur de choisir ou de connaître notre saint patron. Dieu nous connaît par notre prénom et nous appelle par notre prénom.


Par le sacrement du baptême, chacun de nous, prénommé, a sa place dans l’Alliance avec Dieu. Ayons à cœur d’y répondre le mieux possible en demeurant nous-aussi avec Jésus et en étant, pour les autres, serviteurs de la relation avec Jésus. Amen !

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