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Homélie du 33ème Dimanche du Temps ordinaire



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33ème Dimanche du Temps ordinaire


Frères et sœurs,


Ces textes sont difficiles à comprendre car ils abordent un sujet difficile qui est la fin des temps. La complexité des textes et des paroles de Jésus rend compte en quelque sorte du caractère énigmatique de la fin des temps.

La compréhension des paroles de Jésus est difficile car en fait plusieurs temporalités se mélangent. D’une part, Jésus prépare ses disciples aux évènements qui vont se dérouler prochainement, à savoir ce qui va se passer au moment de sa mort ou juste après. Ses paroles sur le Temple sur lequel il ne restera pierre sur pierre peuvent faire allusion à la destruction du Temple en 70 après Jésus-Christ par les Romains. Il y a donc une lecture prophétique : Jésus annonce ce qui va se passer. Les grands tremblements de terre, les phénomènes effrayants peuvent faire allusion aux évènements qui se dérouleront lors de Crucifixion de Jésus, les persécutions évoquées peuvent faire allusion aux persécutions que subiront les disciples dans l’histoire de l’Eglise. Mais Jésus aborde aussi la question de la fin de temps : nous pouvons faire une lecture eschatologique. La destruction du Temple sur lequel il ne restera pierre sur pierre peut renvoyer à la fin des temps où la matière aura une fin. Ces deux temporalités se mélangent donc, ce qui rend plus complexe l’intelligence des paroles de Jésus.

Ceci-dit, vous remarquerez que Jésus ne répond pas à la question de la fin des temps. Ailleurs dans l’Évangile, Il dira à ses disciples que le moment de la fin du monde, Il ne le connaît pas ; seul le Père le connaît. Mais nous reconnaissons dans ce que Jésus décrit notre propre temporalité : guerres, désordre, tremblements de terre, épidémies, persécutions etc…Cela veut dire que nous sommes dans la fin des temps. La fin des temps est à entendre comme une temporalité, un temps qui dure, qui se déploie depuis la Résurrection de Jésus jusqu’à son retour. Nous pouvons en ce sens nous appuyer sur cette parole de Jésus dans l’Évangile : « Quand vous entendrez parler de guerres ou de désordres, ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. » S’il nous est impossible de dater ou de prévoir la fin des temps, qui n’appartient qu’à Dieu, nous savons que notre fin, notre finalité est en Dieu et dans l’éternité. Il ne faut pas entendre la fin des temps de manière chronologique, mais dans une visée finale : notre fin est en Dieu.

Se pose alors à nous la question : comment vivre dans cette temporalité ?

Tout d’abord, il faut nous redire que notre temps, entendu de manière chronologique, a un sens. Notre histoire a un sens. Elle est le lieu de la révélation de Dieu qui se fait connaître, qui se donne à nous, et par conséquent notre histoire tend vers l’accomplissement du projet de Dieu. Bien des fois, des épreuves, des catastrophes (naturelles-personnelles-mondiales), des horreurs, peuvent nous faire douter du fait que notre histoire tend vers un mieux ; c’est vrai. Mais le plan de Dieu, qui n’a voulu ni le mal ni le péché, intègre ces réalités. Le plan de Dieu est toujours plus grand et plus haut que ce que nous pouvons en percevoir humainement. Il nous faut donc avoir bien conscience que notre histoire et notre temps ont un sens qui va vers l’accomplissement de la Révélation de Dieu.

Cette certitude doit nous amener à vivre de manière sereine le temps présent et, précise St Paul, à vivre de manière juste les uns par rapport aux autres. Chacun doit vivre de son travail. La certitude que nous marchons vers Dieu, que notre fin est en Dieu, ne doit pas être l’occasion d’une relativisation de notre manière de vivre ici-bas. Au contraire, nous devons prendre au sérieux toutes les réalités humaines de notre vie en société, qu’elles concernent la dignité de l’être humain, son respect fondamental etc…

Jésus attire notre attention sur la valeur et l’importance de notre témoignage : « On vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon nom. Cela vous amènera à rendre témoignage. » Cela nous amène à reprendre conscience que le témoignage des chrétiens est plus percutant et fécond dans des situations difficiles que lorsque tout va bien. Il faut donc avoir le courage de rester cohérent et en adéquation avec les valeurs de l’Evangile même lorsque le monde s’éloigne des principes chrétiens. Là se joue un témoignage important.

Enfin, nous sommes appelés à vivre notre temporalité de « fin des temps » dans une perspective d’attente de la fin des temps, d’attente de la Rencontre avec Dieu. La liturgie nous aide à cela. La messe nous redit que nous sommes dans l’attente du Retour du Christ. Nous le redisons à l’Anamnèse : « Nous proclamons ta mort Seigneur Jésus, nous célébrons ta Résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire. » Nous le redisons également dans l’embolisme du Notre-Père : « Rassure-nous devant les épreuves en cette vie où nous attendons le bonheur que tu promets et l’Avènement de Jésus-Christ notre Seigneur. » La Communion nous permet de nourrir cette attente : en recevant le Corps du Christ, nous nous préparons à Le rencontrer de manière ultime. Fondamentalement, la Communion nourrit notre désir de rencontrer Dieu et construit cette rencontre. Un peu comme la manne qui était la nourriture de la traversée du désert, la Communion est la nourriture dont nous avons besoin pour vivre dans la fin des temps.

Enracinons davantage nos vies dans le mystère de l’Eucharistie que nous recevons, que nous adorons, notamment à travers la proposition de l’Adoration permanente du St Sacrement qui va se mettre prochainement en place sur la paroisse, pour vivre de manière juste, religieuse notre fin des temps et préparer notre rencontre avec Dieu. Amen !

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