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Homélie du Quatrième dimanche de Pâques

Dernière mise à jour : 17 mai 2022


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Quatrième dimanche de Pâques


« Je leur donne la vie éternelle. »


Frères et Sœurs,


Cette année, la commémoration de la capitulation de l’Allemagne qui marque la fin de la deuxième guerre mondiale tombe un dimanche du temps pascal, donnant ainsi à notre célébration une coloration de Résurrection, puisqu’en ce temps de Pâques, nous continuons à approfondir les dons du Ressuscité que sont la Vie éternelle et la paix.


Le quatrième dimanche de Pâques, souvent appelé le Dimanche du Bon Pasteur, est toujours celui où nous méditons un extrait du chapitre 10 de l’Évangile selon St Jean, dans lequel Jésus se présente comme le Pasteur du troupeau que Dieu lui a confié. Cette année, l’accent est mis sur le don que nous fait Jésus, celui de la vie éternelle. Effectivement, la vie éternelle est le don par excellence du Ressuscité qui a traversé la mort, qui en revient, et qui nous offre cette vie sur laquelle la mort n’a plus aucun pouvoir. Jésus dit à ses disciples : « Mes brebis, Je leur donne la vie éternelle ; jamais elles ne périront. » Le Bon pasteur est celui qui donne cette vie, qui la nourrit et qui la protège. La vie éternelle, appelée aussi la vie du Ressuscité, nous est donnée par le sacrement du baptême et grandit par les sacrements qui la fortifient, la développent, la soignent et la réparent. Frères et sœurs, ne perdons jamais de vue que le premier don de Jésus Ressuscité est celui de la Vie éternelle, qui est une participation à la Résurrection de Jésus et à sa victoire sur le mal et sur la mort. Ce don, personne ne peut nous l’enlever, mais nous pouvons ne pas l’accueillir ou choisir de ne pas en vivre.


Jésus met une condition à ce don : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. » L’écoute de la voix du Pasteur. Savez-vous que l’écoute de Dieu est le premier de tous les commandements ? et même dans le Judaïsme ? on a souvent tendance à citer comme commandement premier de Dieu cette parole du Deutéronome : « Tu aimeras le Seigneur de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force », oubliant que le début de la Parole de Dieu est : « Écoute Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur etc… »

La source de l’unité du troupeau des brebis, du peuple de Dieu, est dans l’écoute du pasteur. Si l’écoute est unique, on peut tous entendre différemment et comprendre différemment ; et Dieu peut nous nourrir différemment à travers une même écoute. L’écoute n’implique pas une seule manière de comprendre ce qui est dit. Frères et sœurs, c’est toujours une question à nous poser : qui écoutons-nous et comment écoutons-nous ? L’écoute de Dieu nécessite une certaine qualité de vie intérieure ou tout du moins une certaine disponibilité et un certain recueillement. Elle présuppose une aptitude au silence. Nos rythmes de vie les uns les autres nous rendent souvent difficile la disponibilité à l’écoute de Dieu. Il est bien plus facile aujourd’hui d’écouter ce que les réseaux sociaux, ou les réseaux relationnels ou d’affinités (même dans les paroisses), nous disent. Si l’écoute de Dieu n’a plus sa place, ou en tout cas n’est plus première, nous perdrons notre liberté intérieure et nous nous ferons facilement manipuler. « Mes brebis écoutent ma voix », cela veut dire : mes brebis prient, lisent ma parole, méditent l’Écriture, écoutent la voix de mon Église, des pasteurs que je donne à mon Église, à mes brebis.


Mais le troupeau des brebis qui écoute la voix du pasteur, connait et vit aussi des difficultés ; il rencontre des obstacles ; il est éprouvé. La lecture de l’Apocalypse nous montre ce peuple des élus au Ciel qui adorent l’Agneau. Ils sont vêtus de blanc, c’est-à-dire qu’ils sont purifiés et sauvés et ils tiennent des palmes à la main. La palme est le signe du martyr, c’est-à-dire qu’ils ont versé leur sang pour l’Agneau. Ces deux images nous montrent une des réalités du Peuple de Dieu qui est de rencontrer des obstacles. Jésus n’a jamais promis un chemin simple pour ces disciples : « Celui qui veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » Le chemin des brebis passe aussi par des terres arides, par la croix, par les oppositions et les obstacles. Mais, c’est là qu’il est important de lire les évènements que nous rencontrons, les obstacles, de manière correcte, à la lumière de la foi. Nous sommes tous dans la main de Dieu et tout ce qui nous arrive est déjà permis et assumé par Dieu. Regardez. On pourrait se dire, comme les Apôtres se le sont dits, qu’avec la mort de Jésus, c’est la fin de tout. Eh bien, non, de la mort, Dieu fait jaillir la Résurrection. On pourrait se dire qu’avec la trahison de Juda, le plan de Dieu a raté. Eh bien non, la trahison de Judas était déjà assumée, prévue et même annoncée ! Je passe à la première lecture. On pourrait se dire qu’avec la fermeture des Juifs à l’annonce de la Bonne Nouvelle, l’Évangélisation en prend un coup et est en difficulté. Eh bien non, cette fermeture de cœurs, déjà annoncée par Jésus à de multiples reprises, est l’occasion de l’ouverture de la foi aux peuples païens. Non seulement les obstacles que rencontre le peuple de Dieu dans sa pérégrination sont toujours dans la main de Dieu, mais encore Dieu permet que d’un mal jaillisse un bien. Et il n’y a que lui qui ait cette puissance.

C’est en ce sens, frères et sœurs, que les chrétiens sont porteurs d’une contribution particulière et irremplaçables pour le monde. Les disciples de Jésus doivent apporter là où ils sont la puissance de la croix. Leur mission est, à la suite de Jésus Ressuscité, d’apporter la paix de Dieu, de contribuer à la construire, d’apporter la Vie du Ressuscité qui transcende la mort. L’expérience nous apprend qu’au-delà des incantations ou des slogans, la paix a un prix, la vie a un prix. Ce prix est à la mesure de ce que chacun de nous est prêt à y mettre et à offrir, voire à sacrifier.

En ce jour de commémoration, nous portons dans notre prière ceux qui se sont battus pour la paix, pour défendre la Vie, pour défendre les vies. Nous mesurons et estimons le sacrifice de tant de vies et de tant de familles pour la défense des peuples, et de la paix. En ce jour, chacun peut de nous peut s’interroger sur sa propre contribution à la paix et sur sa docilité à l’écoute de Dieu qui est l’origine de toute paix. Nos sociétés peuvent vouloir construire, défendre la paix, y travailler ; si Dieu, source de paix, qui seul peut ouvrir des chemins de vie dans la mort, est tenu à l’écart, la paix recherchée et construite sera bien précaire et fragile. Que les chrétiens, disciples de Jésus, rendent présents là où ils sont, là où ils vivent, là où ils travaillent l’existence de Dieu. Voilà une contribution essentielle et fondamentale à la paix.

Tournons nos cœurs en ce mois de Mai vers Marie que nous prions de manière plus intense. Marie, Reine de la paix, est celle qui n’a jamais refusé d’intervenir et d’intercéder pour la paix entre ses enfants et avec Dieu, comme nous le commémorerons Jeudi prochain avec la fête en l’honneur de Notre-Dame de Fatima. À Fatima, Marie a demandé aux petits bergers de prier pour que la guerre s’arrête et pour que la Russie se convertisse. Ce message de Fatima est d’une actualité saisissante. Que la Sainte Vierge intercède pour nous et qu’elle soutienne tous les artisans de paix. Amen !

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