top of page
Actualités de la paroisse: Blog2

Homélie du mercredi des Cendres


+ Mercredi des Cendres


« Maintenant, revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! »


Chers frères et sœurs,

Avec cette célébration des Cendres, nous entrons en Carême, dans ce temps qui, pendant 40 jours, nous prépare à la fête de la Résurrection de Jésus. Dans l’année écoulée, un certain nombre de paroissiens, à la faveur d’une messe, d’une homélie ou encore d’une préparation au baptême, sont venus me demander si l’Église n’avait pas quelque chose à proposer pour ceux qui voudraient revivre leur baptême. Je leur ai d’abord répondu que l’Église ne reconnait qu’un seul baptême et que par conséquent, on ne rebaptise pas les gens. Puis, j’ai ajouté que chaque année, l’Église invite ses enfants à renouveler leur baptême, à renoncer à nouveau au péché et au démon et à professer la foi en Dieu Père, Fils et Saint-Esprit. L’aspersion solennelle qui suit la renonciation au démon et la profession de foi constitue le renouvellement du don baptême qui jaillit de la vie nouvelle du Ressuscité. Mais, pour préparer ce renouvellement qui a lieu lors de la Vigile pascale, il faut se préparer à renoncer au péché et à rechoisir Dieu. C’est le sens profond du Carême dans lequel nous entrons.


La première question qui nous sera posée lors du renouvellement de notre baptême est celle-ci : « Pour vivre dans la liberté des enfants de Dieu, renoncez-vous au péché ? »

Renoncer au péché, c’est se convertir ; c’est ce que nous dit le Prophète Joël entendu en première lecture : « Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil. » Pour que notre conversion soit concrète, je vous propose 3 points d’attention.

  • Quel temps allons-nous donner à Dieu ? Qu’allons-nous sanctuariser dans notre journée pour préserver, pour offrir un temps de prière, de cœur à cœur avec Dieu ? Je rappelle au passage qu’il existe sur la Paroisse l’Adoration du Sacrement du Mercredi matin au Vendredi soir inclus. Je rappelle qu’il existe aussi la prière des Laudes et du chapelet tous les soirs. Mais donner du temps à Dieu impliquera nécessairement de faire des coupes.

  • J’en arrive à mon deuxième point d’attention. Revenir à Dieu, comme nous y invite le prophète Joël, c’est remettre Dieu en premier ; c’est donc mettre des priorités dans nos soucis, dans nos projets, dans nos attentions. Par rapport au temps, nous sommes tous pareils, on se rend compte qu’on se fait facilement manger par le temps : les écrans, internet, le téléphone portable. Parfois on hiérarchise mal les choses. On perd du temps sur des questions secondaires, laissant de côté les questions plus importantes ou plus urgentes.

  • Et puis, 3ème point d’attention : remettre Dieu en premier implique de renoncer à des choses, à des activités, ou bien qui prennent la place de Dieu ou bien qui sont liées au péché et qui nous détournent de Dieu et du bien. Il n’y a pas de conversion sans renoncement.


Au cours de ce Carême, nous pourrions tous également réfléchir de manière un peu nouvelle à la pratique de la pénitence, puisque le Carême est un temps de conversion et de pénitence. Nous sommes invités à faire pénitence pour son propre péché ou même pour le péché des autres ; c’est notamment le sens des appels de la Sainte Vierge à Ste Bernadette et aux petits voyants de Fatima. Il y a quelque chose de noble et de digne à porter son péché. Il est vrai que nous avons la chance de pouvoir en être délivré par le sacrement de la confession, mais porter ou plutôt supporter son péché a quelque chose de beau au sens où cela fait partie du fait d’assumer son péché. La pénitence telle que nous la connaissons aujourd’hui, avec confession individuelle puis pénitence pour réparer son péché s’est imposée à l’Europe à partir du VIème siècle grâce aux nombreux moines irlandais venus évangéliser la Gaule, qui ont rendu possible la confession individuelle. Car auparavant, la pénitence était pratiquée comme ceci : le pécheur allait trouver l’évêque et lui avouait son péché ; ce dernier imposait une pénitence, qui, elle, était publique. Puis, celle-ci terminée, le pénitent était officiellement réconcilié avec Dieu lors du Jeudi Saint. Voyez-vous, dans ce système, il n’y avait pas de honte à assumer publiquement sa pénitence.

Maintenant, nous avons besoin d’être libéré de son péché et nous avons besoin d’être renouvelé. Ne passons pas à côté du sacrement de la confession qui nous est proposé et qui renouvelle la vie baptismale déjà reçue. Savez-vous qu’un certain nombre de confirmands qui seront confirmés dans quelques semaines ont confié lors de la retraite de confirmation avoir rencontré personnellement Dieu dans ce sacrement ? Cette réflexion peut nous amener à renouveler notre regard sur ce sacrement que l’on peut parfois vivre de manière trop routinière ou trop académique, oubliant qu’il est le lieu d’une rencontre avec Jésus ?

Alors la pénitence est cette contribution qui nous revient pour réparer notre péché. Bien loin d’être une punition comme cela a trop souvent été caricaturé, elle manifeste la bonté de Dieu qui ne veut pas nous sauver ou nous relever sans nous proposer de participer à notre relèvement. Là aussi, la pénitence a quelque chose de l’ordre de la dignité et de la bonté de Dieu qui nous offre la chance de pouvoir participer à la réparation de notre péché et au retour de la paix en nous.

La pénitence peut également être comprise de manière plus large ; elle peut s’exprimer par le jeûne, demandé par l’Église aujourd’hui et le Vendredi Saint. Mais il est toujours possible de jeûner plus et d’offrir son jeûne pour la conversion des pécheurs, pour notre propre conversion, pour la paix ou pour toute autre cause. Nous pouvons vivre la pénitence en offrant également nos propres sacrifices, privations, offrandes de nos susceptibilités, déceptions, blessures, souffrances. Il ne s’agit pas tant de vouloir en créer, mais d’être capable d’offrir celles que nous vivons.


Enfin, la conversion serait incomplète si elle ne mettait pas en avant la pratique de la charité. St Jean nous enseigne que le meilleur moyen de brûler notre péché est de le consumer par la pratique de la charité : « La pratique de la charité couvre une multitude de péchés. » La charité se pratique dans nos relations : elle passe par la vérité et la réconciliation ; elle se pratique également par l’aumône. J’attire votre attention sur les projets retenus par la Paroisse cette année. Outre les associations caritatives liées à la Paroisse (St Vincent de Paul, le Secours catholique, Solidarité Partage), la paroisse a souhaité aider le Père Gaston Zounnon, venu effectuer un remplacement l’été dernier. Le Père Gaston est professeur au séminaire au Bénin et il souhaite l’acquisition d’un orgue pour les offices du séminaire. C’est une manière d’aider une Église plus jeune et plus pauvre que nous en même temps que c’est une manière de soutenir les vocations sacerdotales dont leur pays a besoin et dont nous pouvons aussi bénéficier. Frères et sœurs, l’an dernier le montant de la collecte de Carême pour aider une école au Togo a été assez faible. Peut-être n’avez-vous pas apprécié le projet ? peut-être ne vous en a-t-on pas suffisamment parlé ? Peut-être avez-vous vous-mêmes d’autres projets ou d’autres associations que vous souhaitez aider ? N’hésitez pas à nous en parler ; mais il n’empêche que l’Église nous invite à pratiquer en communauté l’aumône. Les Actes des Apôtres nous montrent cette belle pratique de la charité.


Beau et saint Carême à vous et bonne préparation aux fêtes de Pâques ! Amen !

22 vues

Comments


Ancre 1
bottom of page