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Homélie du 7ème Dimanche de Pâques




7ème Dimanche de Pâques

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Frères et Sœurs,

 

            Si depuis l’Ascension, nous nous préparons à accueillir l’Esprit-Saint, Jésus a préparé ses disciples à accueillir l’Esprit-Saint. A de nombreuses reprises, Il les a invités à attendre le don du Père. Aujourd’hui, dans l’Evangile que nous entendons, nous voyons Jésus prier pour ses disciples et pour nous-mêmes : « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur Parole, croiront en moi. » Jésus prie pour nous, Il nous confie à son Père, mais Il prie aussi pour que nous accueillions ce don de l’Esprit-Saint qui nous permettra de vivre dans ce monde la fidélité à Dieu.

            Je retiens 3 effets de l’Esprit-Saint qui nous sont mentionnés dans les textes que la liturgie nous propose en ce jour. Ces 3 effets ont été en quelque sorte produits par l’Esprit-Saint, mais ils sont aussi contenus dans la prière de Jésus pour nous, afin que nous accueillions ce que Jésus veut nous donner à travers le don de l’Esprit-Saint.

            A l’écoute de la première lecture, nous pouvons dire que l’Esprit-Saint est Celui qui nous configure au Christ. St Luc qui nous rapporte le martyr d’Etienne prend bien soin de nous dire : « Etienne, rempli de l’Esprit-Saint, fixait le Ciel. » On est frappé à la lecture du récit de son martyr de voir les similitudes entre la mort d’Etienne et la mort de Jésus. « Tous ensemble, ils se précipitèrent sur Lui, l’entrainèrent hors de la ville et se mirent à le lapider. » Combien de fois a-t-on voulu lapider Jésus ? « Ils l’entrainèrent hors de la ville »…Jésus mourra hors de la ville, sur le Golgotha. Etienne s’écrira : « Seigneur, reçois mon esprit. » Jésus : « En tes mains Seigneur, je remets mon esprit. » Etienne implore le pardon pour ceux qui le mettent à mort : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » ; Jésus : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Enfin, on voit que les témoins déposent leurs vêtements au pied de Saül…alors farouche opposant au Christ et aux chrétiens, mais qui deviendra un des premiers Apôtres. La mort d’Etienne est source de conversion pour Saül ; du côté de Jésus, nous voyons combien sa mort sera source de fécondité, source de vie pour  le bon larron crucifié à ses côtés, pour le centurion romain qui percera son cœur et qui, selon la tradition, se convertira. Si St Luc prend bien la peine de nous dire qu’Etienne était rempli de l’Esprit-Saint, c’est bien pour nous montrer que c’est l’Esprit-Saint qui unit Etienne à Jésus et qui fait que la mort d’Etienne se configure à la mort de Jésus. L’Esprit-Saint est celui qui nous transforme, qui nous ajuste à Jésus. Jésus prie pour que, lorsque nous accueillerons l’Esprit-Saint, nous nous laissions configurer à Jésus.

 

            L’Esprit-Saint est aussi celui qui construit notre unité. La prière de Jésus est très claire à ce sujet : « Que tous soient un, comme Toi, Père, tu es en moi, et moi en Toi. » En plus d’exprimer la prière de Jésus pour nous, cette parole du Christ nous révèle où puiser la source d’une telle unité : en Dieu : « Comme Toi, Père, tu es en moi, et moi en Toi. » L’unité est un don de Dieu, plus exactement, l’unité découle de Dieu lui-même. Il est vain de vouloir construire une unité, un « vivre-ensemble » en-dehors de Dieu. Cela ne sera qu’illusion et effondrement. Seul Dieu, Un en trois personnes, est principe d’unité, par l’Amour qui définit l’essence des trois personnes divines ainsi que la nature de leur relation. Trop souvent l’unité dans l’Eglise est vécue comme un slogan. Ou alors, elle repose sur une mauvaise conception. On a parfois l’impression que pour que l’unité existe, il faut que tout le monde pense pareil, que les goûts et les options soient les mêmes. Rien n’est plus faux ! La véritable unité repose sur l’acceptation des différences et présuppose la nécessité des différences. Or, trop souvent, l’unité dans l’Eglise, dans les paroisses, ne repose que sur ce sur quoi les gens sont tous d’accord : on cherche le plus petit dénominateur commun. C’est dire combien ce fondement est particulièrement fragile ! Les avis des uns et des autres sont changeants. Et puis, la source de l’unité dans cette conception vient des hommes et non de Dieu.  A l’inverse : une unité qui repose sur l’acceptation des différences des uns et des autres sera solide, parce qu’elle repose sur la Vérité des uns et des autres et non sur une vérité qu’il faut tronquer pour arriver au plus petit dénominateur commun. Pensez aux options pastorales, aux différentes sensibilités et expressions spirituelles, liturgiques, ecclésiales…vous comprendrez très bien les enjeux de ce que je dis et les pistes de conversion.

            Quels sont les enjeux d’une telle unité ? Outre la solidité que j’évoque au-dessus, ils sont exprimés dans les paroles de Jésus : « Qu’ils soient un en nous pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » Premier enjeu : la crédibilité du témoignage des disciples. Une paroisse, une Église qui n’est pas unie, ne peut pas évangéliser. « Qu’ils deviennent parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé. » Deuxième enjeu : faire connaître la venue de Jésus. Nous voyons combien l’unité est le fondement de toute évangélisation. Nous mesurons aussi combien dans l’Eglise les conflits, les oppositions, les querelles de pouvoir, d’ego, constituent un contre-témoignage dommageable. Ce souci de l’unité est dans la prière de Jésus pour nous. Ne passons pas à côté du don de l’unité.

 

            Enfin, je retiens un 3ème effet de l’Esprit-Saint, présent dans la prière de Jésus : « Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi. » Jésus prie l’Esprit de nous conduire à Lui pour vivre avec Lui. L’Esprit-Saint a pour mission de nous conduire et de nous unir à Dieu. Plus que jamais, dans notre monde où le bien et le mal s’entrecroisent sans arrêt, où le mal gagne des cœurs en prenant les apparences du Bien, l’Esprit que Jésus implore de son Père pour nous nous conduira à Dieu. St Jean nous le dit dans la deuxième lecture : « L’Esprit et l’Eglise disent : ‘Viens !’ » L’Esprit Saint nous attire vers Dieu et nous prépare à attendre le Christ lors de son retour.


            Méditons sur ces aspects de la prière de Jésus pour nous préparer à accueillir le don de l’Esprit qu’Il nous promet, maintenant qu’Il est remonté à la droite de Dieu et qu’Il intercède pour nous.  Amen !

 
 
 

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