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Photo du rédacteurParoisse Saint Louis

Homélie du 5ème Dimanche de Carême



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5ème Dimanche de Carême

« Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. »


Frères et sœurs,


Avec la Résurrection de Lazare, nous approchons de la Résurrection de Jésus et donc, de la Passion. Si la Résurrection de Lazare a préparé les disciples de Jésus à sa propre Résurrection, il nous faut garder au cœur les traits de Jésus qui nous apparaissent dans l’Évangile du jour alors que nous entrons en ce dimanche dans le temps de la Passion. Trop souvent, Dieu nous apparait comme quelqu’un d’indifférent à nos problèmes ou alors comme quelqu’un d’injuste qui nous envoie les épreuves que nous vivons. Or, dans la Passion, comme dans l’Évangile d’ailleurs, Jésus nous apparait comme Celui qui nous rejoint dans notre souffrance. Dimanche dernier, Il rejoignait l’Aveugle-né dans sa cécité ; aujourd’hui Il rejoint Marthe et Marie dans leur deuil et Lazare dans la mort. Dans la Passion, Jésus vient rejoindre l’homme dans sa souffrance, dans son péché.

Le deuxième trait de caractère à garder est que l’on voit Jésus pleurer. Dans l’Évangile, on ne voit Jésus pleurer que deux fois : lorsqu’Il arrive à Jérusalem et qu’Il pleure sur la fermeture de cœur de la ville à la venue du Messie, et lorsque son ami Lazare est mort.


Ce qui est surprenant dans l’épisode de la résurrection de Lazare, c’est que Jésus attend délibérément que Lazare meure. On le prévient qu’il est malade et pourtant Il choisit d’attendre. Et lorsqu’Il arrive sur place, on Lui apprend que Lazare est déjà mort et au tombeau depuis 4 jours. Jésus permet donc l’expérience de la mort « pour que Dieu soit glorifié » dira-t-Il lui-même. Cette indication nous donne deux éléments importants : tout d’abord Dieu ne veut pas le mal, mais Il le permet. Deuxièmement, Il le permet en vue d’un bien plus grand. Bien sûr, affirmer cela peut être difficile à attendre parce qu’humainement, on peut se demander quel est le sens de permettre le mal pour un bien plus grand ; pour autant, pour tous ceux qui font l’expérience du mal dans leur vie, entendre que Dieu peut faire jaillir un Bien plus grand que le mal que nous vivons peut être source d’espérance. Mais, n’est-ce pas précisément le sens de la croix ? De la croix jaillit la Résurrection ; de la mort jaillit la Vie. Le péché, non voulu par Dieu, mais permis par Dieu, a permis l’Incarnation du Fils de Dieu. Frères et sœurs, le christianisme n'est pas, n’a jamais été et ne sera jamais une religion qui fige la réalité en une réalité immuable. Les réalités doivent être assumées dans une attitude de vérité et de consentement à la vérité des choses, des personnes. Et seul Dieu peut les transformer. Avec Dieu, le Bien à venir sera toujours plus grand que le mal existant ; à la condition de se laisser rejoindre par Dieu dans nos lieux de souffrance et de mort. Le christianisme repose sur deux principes fondamentaux : le consentement à la réalité (qui nous appartient) et la puissance de transformation des réalités (qui appartient à Dieu). Pour avoir une foi juste et équilibrée, il faut tenir les deux principes.


L’autre élément important dans l’Évangile du jour est que Jésus pousse Marthe et Marie à faire un acte de foi en Lui. Les deux sœurs connaissent bien Jésus : elles ont déjà pu faire l’expérience de la puissance de Vie qui émane de Lui, de Ses paroles, de Ses actes. Cette proximité leur fait dire à toutes les deux : « Si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ». Mais Jésus les pousse à aller plus loin que cette intuition qu’elles ont. Il les pousse à un acte de foi à poser : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » demande-t-Il à Marthe. Et Marthe de Lui répondre : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. »


Marthe est conduite à prononcer un acte de foi en la puissance de Vie en Jésus. Mais la connaissance qu’elle a de Jésus n’est pas suffisante ; Jésus l’appelle à aller plus loin. Frères et sœurs, les actes de foi que nous sommes appelés à prononcer ne prennent jamais naissance dans un contexte de totale sécurité. Ils nous appellent à sortir de ce que nous connaissons, à dépasser ce que nous maitrisons, pour poser un acte de confiance en Dieu. Et l’acte de foi repose sur l’union à Jésus. Lorsque Jésus dit à Marthe : « Moi, je suis la Résurrection et la Vie », Il appelle Marthe à vivre le deuil de son frère en Lui, avec Lui, Jésus. Jésus prépare ainsi la foi en sa future Résurrection : pas seulement parce que la Résurrection de Lazare va précéder celle de Jésus, mais aussi parce qu’Il invite ses contemporains à vivre les évènements de leur vie avec Lui, Jésus. Or précisément, Jésus est Celui qui va mourir et ressusciter, Il est la Vie qui va aller au cœur de la mort ouvrant ainsi un passage au cœur de la mort pour la Vie, tout comme Dieu a ouvert un passage au milieu de la Mer Rouge pour le Peuple hébreu.


Frères et sœurs, préparons nos cœurs et nos âmes à la Passion en n’ayant pas peur d’offrir nos lieux de morts à Jésus pour qu’Il puisse venir les visiter. Préparons-nous à accueillir dans nos vies parfois fatiguées, routinières, la puissance de vie de Dieu. Amen !


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