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Homélie du 4ème Dimanche de l’Avent

Photo du rédacteur: Paroisse Saint LouisParoisse Saint Louis

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4ème Dimanche de l’Avent

 

« Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dite de la part du Seigneur. »

 

Frères et Sœurs,

 

            Même si nous ne sommes plus liturgiquement dans le dimanche appelé dimanche « de la joie », nous nous acheminons désormais jour après jour vers la grande joie de la Naissance du Fils de Dieu parmi nous, dans notre humanité. Les textes que nous avons entendus ce jour nous redonnent la cause d’une joie profonde, à savoir que Dieu accomplit ses promesses. Dieu accomplit toujours ses promesses, et Dieu accomplit toujours toutes ses promesses. L’histoire du salut l’illustre. La première lecture nous donne à entendre le prophète Michée qui, 8 siècles avant la Nativité du Fils de Dieu, réaffirmait que le Messie naitrait à Bethléem, dans la tribu de Juda. Cette promesse avait été faite deux siècles auparavant par le prophète Nathan au Roi David. Deux siècles après, le Seigneur vient confirmer l’accomplissement de sa promesse qui s’inscrira dans le temps. Huit siècles après, Elisabeth confirmera à Marie à la fois sa participation à l’œuvre du salut et à la fois la joie profonde de Marie parce qu’elle a cru en l’accomplissement des paroles du Seigneur : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »


Frères et sœurs, mesurons un peu l’importance de l’accomplissement des promesses du Seigneur. Nous vivons dans un monde où, malheureusement, les promesses n’engagent que ceux qui les prononcent ou que ceux qui les écoutent. La parole n’est plus respectée et rares sont, dans notre monde aujourd’hui, les gens dont la parole est certaine et solide. Nous mesurons d’ailleurs combien ces personnes sont bonnes, dignes de confiance et solides. Mais avec Dieu, nous sommes encore au-delà de ça. Dieu ne parle jamais pour rien. Quand Il dit quelque chose, Il le fait et Il l’accomplit. Bien sûr au plus haut point, Il nous promet le salut, la vie éternelle, la libération du péché de la mort. Mais je pense aussi à tout ce que le Seigneur nous dit au creux de l’oreille ou dans le cœur dans notre prière, pendant l’Adoration du Saint-Sacrement, pendant nos méditations. Tout ce que nous dit le Seigneur, d’une manière ou d’une autre, s’accomplira dans notre vie. Quel que soit le temps, quelles que soient les circonstances, quels que soient les aléas et les obstacles. En ce sens frères et sœurs, il nous faut être attentifs à ce que Dieu nous dit, il nous faut scruter et conserver précieusement toutes les paroles qu’Il nous adresse, un peu comme Marie qui conservait toutes les paroles dans son cœur, et il faut les accueillir dans la foi. Les promesses du Seigneur s’accomplissent dans la foi, jamais en dehors de la foi. La foi est le terreau qui permet, malgré ses imperfections, ses limites, ses pauvretés, ses déficiences, l’accomplissement des promesses du Seigneur.

 

            L’accomplissement des promesses de Dieu nous montre aussi la nouveauté à laquelle Dieu nous appelle. Tout accomplissement d’une promesse de Dieu est source et cause de nouveauté dans nos vies. C’est ce que nous montre le passage d’Évangile d’aujourd’hui, passage appelé ‘la Visitation’. Que voit-on comme nouveauté ? Nous voyons en fait le passage de l’Ancien Testament au Nouveau Testament. Deux femmes sont à la frontière entre l’Ancien et le Nouveau testament : Elisabeth et Marie, toutes les deux issues de l’Ancienne Alliance, toutes les deux qui vont donner vie à ceux qui vont être les protagonistes de la Nouvelle Alliance. Il est manifeste que dans cette scène, alors que les femmes se saluent, ce sont les enfants qui agissent in utero : « Or, quand Elisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillît en elle. » Jean Baptiste dans le sein de sa mère réagit à la venue de Marie, mais plus exactement, il salue et réagit à la venue de Jésus dans le sein de Marie. Les femmes échangent des paroles humaines et naturelles quand les enfants agissent de manière surnaturelle au plus profond de l’être de leur mère. L’action des enfants est source de grâce : « Alors Elisabeth fut remplie d’Esprit-Saint et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni. D’où est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Le tressaillement de Jean Baptiste est la cause d’une prophétie d’Elisabeth mue par l’Esprit-Saint. Et vous remarquerez combien ici la présence de Jésus est soulignée : ‘le fruit de tes entrailles est béni’, ‘D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur ?’ L’Esprit-Saint révèle la présence invisible de Dieu qui agit au plus profond des personnes. Qui sont les véritables protagonistes de cette scène ? Ce sont les enfants, Jean Baptiste et Jésus. Nous passons donc à une réalité nouvelle signifiée par les enfants dans le sein de leur maman. L’accomplissement des promesses du Seigneur engendre toujours une réalité nouvelle dans nos vies. Je profite de ce passage pour attirer votre attention sur 2 points.

Premièrement, cette scène nous montre que le bébé dans le sein de sa mère est une véritable personne agissante. Il serait bon que nous gardions cela dans notre conscience et notre tête à l’heure où nos législations refusent de reconnaître l’identité de personne à un bébé dans le ventre de sa maman.

Deuxièmement, cette scène nous montre la profondeur que peuvent atteindre des relations chrétiennes entre personnes. Nous pouvons tous nous satisfaire de relations humaines plus ou moins superficielles ou plus ou moins profondes. Mais chrétiennement, nous pouvons aussi avoir des relations humaines conjugales, amicales, familiales, paroissiales, fondées sur la présence et l’action de Jésus au plus intime de la personne avec qui nous sommes ou avec laquelle nous discutons. Je crois qu’il y a ici un appel pour les chrétiens, et notamment pour les communautés chrétiennes et les paroisses, à rechercher et construire ce type de relation fondée en Dieu, qui donnera alors toute sa richesse à la relation humaine.

 

            L’Évangile de la Visitation que nous méditons aujourd’hui nous invite nous-aussi à accueillir Marie dans nos vies : « Marie entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth. » Chez nous-aussi Marie veut venir ; accueillons-la.

            L’accueil de Marie dans notre cœur produira un certain nombre de dons ; j’en retiens, à la lecture de l’Évangile, au moins quatre.

Tout d’abord Marie nous aidera à avoir la foi. Tout comme Abraham que nous considérons comme le Père de notre foi, qui dit ‘oui’ une fois pour toute à Dieu, Marie a dit ‘oui’ également à Dieu par l’entremise de l’Archange Gabriel. Marie est modèle de foi encore lorsqu’elle reçoit la visite de l’Archange Gabriel. Contrairement à Zacharie qui ne croira pas l’annonce de l’Ange et qui perdra l’usage de la parole jusqu’à la naissance de son enfant, Marie croit immédiatement. Marie est modèle de foi encore lorsque toute la foi en la Résurrection de Jésus repose sur elle et seulement sur elle au soir de la crucifixion de son Fils et pendant le Samedi Saint. Marie, modèle de foi, nous aidera à accueillir les promesses du Seigneur dans notre vie et à en attendre la réalisation.

Marie nous aidera également à dire ‘oui’ à Dieu et ‘oui’ aux autres. Avec Marie, le ‘Fiat’ offert à Dieu est un oui pour les autres et pour le monde. Pour notre part, nous peinons à ce que nos oui soient complets, purs, sans aucune réserve ni fermeture. Marie nous aidera en ce sens.

Marie nous aidera à accéder à des relations humaines profondes et vraies, j’entends par-là des relations authentiquement chrétiennes. Marie nous aidera à fonder nos relations en Dieu et en la présence de Jésus dans l’autre, et à ne pas en rester à des relations trop souvent superficielles ou mondaines.

Enfin Marie nous aidera à être authentiquement missionnaires. Le trésor qu’elle reçoit en elle, c’est-à-dire le fils de Dieu, elle l’offre au monde et immédiatement elle va Le porter à sa cousine Elisabeth. Marie ne garde pas pour elle de manière égoïste ou renfermée le don que Dieu lui fait, mais elle va immédiatement L’offrir. En ce sens, Marie transmet la Bonne Nouvelle et elle en est la première missionnaire.

 

            Frères et sœurs, en ce dernier dimanche de l’Avent, à quelques jours de Noël, tournons nos cœurs vers la Sainte Vierge et choisissons de l’ accueillir chez nous pour qu’elle vienne aider nos cœurs à devenir des crèches pour que Jésus renaisse en nous. Amen !

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