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Photo du rédacteurParoisse Saint Louis

Homélie du 3ème Dimanche de Carême


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3ème Dimanche de Carême

« Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. »


Frères et sœurs,

Chers amis catéchumènes,


Jésus a soif. Bien sûr, Il a soif parce qu’il fait chaud ; il est midi, c’est-à-dire qu’en Israël il fait très chaud. Mais la soif de Jésus peut s’entendre encore de deux autres manières. En tant que Fils de Dieu, Il a soif de l’Amour de l’homme. En tant que Fils de l’Homme, Jésus a soif de Dieu. N’oublions pas qu’en assumant notre humanité, Jésus assume toutes les aspirations de notre humanité, et notamment la soif naturelle que l’homme a de Dieu.


Partant de là, Jésus parvient à faire jaillir du fond du cœur de la Samaritaine la soif de Dieu qui était enfouie au fond de sa vie dissolue. Il est intéressant de regarder les paroles de la Samaritaine dans son échange avec Jésus. Elle commence par : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. » pour arriver à : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? » Comment est-elle passée d’une demande assez terre à terre, à savoir ne plus se fatiguer pour aller chercher de l’eau au puits, à une quasi confession que Jésus est le Christ ? Eh bien, en se laissant guider par Jésus et en faisant la vérité sur sa vie. La soif de Dieu qui est enfouie au-fond d’elle-même, qui n’est ni assumée ni extériorisée, la conduit à faire la vérité sur sa vie. C’est cette vérité qui l’amènera à rencontrer en profondeur Jésus. Vous remarquerez que Jésus la conduit à faire la vérité sur sa vie, mais qu’à aucun moment Il ne porte un jugement. Vous voyez la délicatesse de Jésus. Ce que la Samaritaine nous dit, c’est qu’en faisant la vérité sur notre propre vie, nous permettons à la soif de Dieu de s’exprimer, et nous pouvons rencontrer Dieu et aller à Lui. Il y a un préalable à la relation avec Dieu, c’est la vérité.

Il y a un deuxième élément pour nous permettre d’aller à Dieu, c’est d’entrer dans une relation personnelle avec Lui et ne pas s’en tenir qu’à des aspects extérieurs de la relation. La relation à Dieu est de l’ordre d’un engagement personnel. Jésus balaye en quelque sorte la querelle du lieu de culte, à savoir Jérusalem ou le Mont Garizim, pour inviter la Samaritaine à rendre elle-même et personnellement un culte à Dieu. Ainsi donc, comment refaire jaillir la soif de Dieu du fond de notre être ? en faisant la vérité sur notre propre vie et en réinvestissant la dimension personnelle de notre relation à Dieu.


Dans cette rencontre entre Jésus et la Samaritaine, on voit encore la manière par laquelle Jésus nous invite à nous rapprocher de Dieu. Jésus part des réalités humaines et naturelles pour nous attirer vers les réalités spirituelles et sur naturelles. Cette élévation redit l’unité profonde du corps et de l’âme en l’homme qui fait qu’on accède aux réalités surnaturelles en honorant les réalités naturelles. Nous le voyons à plusieurs reprises dans l’Évangile : Jésus comble la faim de l’homme pour le conduire vers une autre faim, qui est celle de Dieu. Je pense particulièrement aux différentes multiplications des pains ; mais dans l’Évangile du jour, je pense à la soif. Jésus fait passer la Samaritaine de la soif humaine à la soif de Dieu ; Jésus conduit ses disciples à passer de la nourriture terrestre à la nourriture spirituelle qui consiste à faire la volonté de Dieu : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé » dira-t-Il à ses disciples. Et les aspirations surnaturelles ou spirituelles auxquelles Jésus conduit ses disciples n’a d’autre but que de « récolter du fruit pour la vie éternelle ». Frères et sœurs, on retrouve ici ce que j’avais évoqué lors du Premier dimanche de Carême au sujet de la première tentation de Jésus : le diable essayait d’étouffer la faim de Dieu en Jésus en lui faisant transformer des pierres en pain. Et Jésus de répondre au diable : « L’homme ne se nourrit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Jésus ne cesse, tout en honorant notre humanité dans ses besoins, de nous tirer vers les réalités célestes. C’est la particularité de l’homme qui a les pieds sur terre et qui peut, par sa tête, élever son regard vers le Ciel. N’oublions pas d’honorer, de nourrir notre nature spirituelle, par la prière, l’Adoration, la réception fidèle des sacrements, le recueillement, le silence, la lecture de la Parole de Dieu. Et sachons aider ceux que nous connaissons à dépasser le simple contentement des besoins humains pour les élever vers Dieu, comme Jésus ne cesse de le faire. Notre nature humaine est bien faite. Il y a une unité profonde entre le corps et l’âme ; sachons la retrouver et la faire fonctionner. Que tous les chrétiens, engagés dans des services caritatifs, ne s’arrêtent pas seulement à l’aide humaine apportée, mais qu’ils aient, à la suite de Jésus, le courage de conduire délicatement à Dieu.


Maintenant que la Samaritaine a rencontré Jésus et qu’elle confesse qu’Il est le Messie, elle va conduire les autres à Le rencontrer. En quelque sorte, elle est missionnaire. Permettre à d’autres de rencontrer Jésus est ce qui authentifie que nous L’avons vraiment rencontré. Cela pose la question de notre propre relation à Dieu et de notre capacité d’évangélisation. Les catéchumènes sont à ce titre bien souvent des exemples au sens où ils n’hésitent pas à parler aux autres, à leur entourage, de la rencontre qu’ils ont vécu avec Dieu. Et bien souvent, leur témoignage est communicatif. Tous, nous sommes appelés à permettre à d’autres de rencontrer Jésus. Demandons cette grâce au Seigneur de ne pas garder pour nous-mêmes le Trésor de connaître Jésus, mais de pouvoir le partager. C’est aussi de cette manière que notre foi grandira. Amen !


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