top of page
Actualités de la paroisse: Blog2

Homélie du 2ème Dimanche du Temps ordinaire

Photo du rédacteur: Paroisse Saint LouisParoisse Saint Louis

+

2ème Dimanche du Temps ordinaire

 « Et celui-ci goûta l’eau changée en vin. »

 

Frères et Sœurs,

            Le miracle des Noces de Cana que nous entendons dans l’Évangile de ce dimanche constitue la troisième épiphanie évoquée dans l’antienne du Magnificat de la Solennité de l’Épiphanie que je vous cite depuis déjà deux dimanches. Je vous la redonne : « Nous célébrons 3 mystères en ce jour : aujourd’hui l’étoile a conduit les Mages à la crèche ; aujourd’hui l’eau fut changée en vin aux Noces de Cana ; aujourd’hui le Christ a été baptisé par Jean dans le Jourdain pour nous sauver alléluia. » Cette troisième épiphanie nous montre la divinité de Jésus à l’œuvre dans ce qui constitue son premier miracle, à savoir transformer l’eau en vin.

Ce texte d'évangile est très riche et je vous propose de le méditer à partir de trois axes différents.

 

En premier lieu ce texte d’Évangile nous montre le passage de l’Ancienne à la Nouvelle Alliance. Ce n’est pas un hasard si le temps ordinaire qui prend la suite du temps de Noël débute avec le baptême de Jésus, qui marque le début de son ministère, et le premier miracle accompli par Jésus, avec le récit des noces de Cana. À Noël les promesses de Dieu se sont accomplies : la Nouvelle Alliance annoncée par les prophètes est effective avec la Naissance du Fils de Dieu en notre monde. Il est donc tout à fait logique qu’après Noël s’ouvre une nouvelle page qui est celle de la Nouvelle Alliance.

Le récit des Noces de Cana nous dit également que nous sommes entrés dans la nouvelle alliance. En quoi consiste le premier miracle qu’accomplit Jésus ? À transformer de l’eau en vin. Et plus précisément, à transformer de l’eau qui servait aux ablutions rituelles des juifs (ce qui renvoie à la pratique de l’Ancienne Alliance avec les rites de purification propres aux Juifs), en vin qui va être le signe du Sang du Christ, signe de la Nouvelle Alliance. Nous voyons donc que nous passons d’un ancien culte à un nouveau, d’un culte de purification avec l’eau, à un culte de purification dans le Sang du Christ. Il y a déjà ici une annonce du sacrifice du Christ et du sacrement de l’Eucharistie.

D’autre part ce récit nous montre que nous passons d’un culte qui repose sur des prescriptions rituelles de purification à un culte nouveau où il va s’agir de se donner soi-même, par amour, à la suite du Christ, car qu’est-ce que le sang du Christ sinon Jésus qui donne son corps et son sang par amour pour nous ? Bien sûr, il faut être juste. Il ne s’agit pas de dire qu’il n’y avait rien de révélé de l’Amour de Dieu dans l’Ancien Testament, mais il s’agit de voir que ce qui était annoncé en termes d’amour de Dieu dans l’Ancien Testament devient accompli et effectif en la personne de Jésus dans le Nouveau. Ces dernières données se trouvent confirmées par le fait que le premier miracle de Jésus a lieu dans un contexte de Noces, de mariage et donc d’amour.

 

Avec ce premier miracle qui a lieu lors d’un mariage, la relation entre Dieu et les hommes prend une couleur nouvelle : l’Évangile nous redit que la relation à Dieu est en premier lieu une question d’amour. Et c’est en ce sens frères et sœurs que le sacrement du mariage revêt une importance particulière pour les chrétiens. L’Écriture Sainte reconnaît comme un mariage vrai le mariage entre un homme une femme, mariage que l’on va appeler mariage naturel au sens où il est inscrit dans la nature. C’est ce que nous redit le livre de la Genèse : « À cause de cela, l’homme quittera son père à sa mère et sa mère, il s’attachera à sa femme et tous deux ne feront plus qu’un. Donc ce que Dieu a uni que l’homme de le sépare pas. » Gn 2, 24.

Avec le récit des noces de Cana, nous voyons que Jésus élève le mariage dit naturel au mariage sacramentel, c’est-à-dire que le mariage devient signe de la relation d’amour entre Dieu et les hommes. Et c’est Jésus, présent physiquement à ce mariage, qui élève le mariage à un sacrement. Le mariage sacramentel chrétien est donc le signe de la relation d’amour existant entre Dieu et l’homme. Il la signifie, et il est chargé de l’actualiser et de la rendre présente. C’est notamment pour cette raison là que dans la forme canonique du mariage dans l’Église catholique, il doit y avoir un ministre pour bénir les époux, que celui-ci soit diacre ou prêtre. Même si nous savons que ce sont les époux qui se donnent le sacrement du mariage en échangeant validement leur consentement, la forme canonique de l’Église latine impose la présence d’un ministre qui rappelle la présence de Jésus aux noces de Cana et qui rappelle l’intégration et la mission du couple marié sacramentellement dans l’Église, Épouse du Christ.

La mission des couples baptisés est donc d’être un signe de l’alliance entre Dieu et les hommes, alliance devenue définitive en la personne de Jésus, et de permettre l’actualisation et le développement de cette alliance aujourd’hui. Le lien à l’Église épouse du Christ, signifie également que la fécondité du couple chrétien s’épanouit dans l’Église qui est l’épouse du Christ. On peut ainsi dire qu’un couple chrétien a une fécondité naturelle qui consiste à transmettre la vie à des enfants, et une fécondité surnaturelle, qui est de l’ordre de la grâce, et qui s’épanouit en lien et en communion avec l’Église, épouse du Christ. Il est bon que les couples chrétiens se rappellent que leur première mission est d’être époux ou épouse, la plupart du temps père ou mère de famille, et qu’il manque quelque chose à leur fécondité s’il n’y a pas de lien, d’incorporation ou de participation à la mission de l’Église. Et je dis bien participation à la mission de l’Église, pas seulement de participer à un groupe d’Église ou de prière qui nourrit ma foi.  La fécondité ne peut pas être réduite à seulement recevoir ; elle consiste avant tout à donner ce que l’on a reçu.

 

Ce premier miracle de Jésus accorde également une place assez importante à l’intercession de la Vierge Marie. Cette donnée est très importante parce qu’elle confère à la Vierge Marie une place particulière dans la Nouvelle Alliance. Du reste cela nous est suggéré avec la remarque un peu brusque de Jésus à sa maman : « Femme que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » Pour comprendre cette remarque de Jésus, il faut s’interroger sur ce que signifie : ‘mon heure n’est pas encore venue’. Il s’agit ici de l’heure de l’intercession de Jésus, du moment où son intercession sera la plus forte et la plus puissante, c’est-à-dire de son offrande sur la croix. Cela veut dire que c’est au moment de Son Sacrifice que l’intercession de Jésus pour nous ce sera la plus forte et la plus puissante. C’est également à cette heure-là que Marie, en lien avec la pleine intercession de son Fils, deviendra pleinement Mère de cette nouvelle alliance. Son intercession anticipée aux Noces de Cana annonce la pleine intercession de la Vierge Marie, toujours en dépendance de celle de son Fils, au moment de sa mort et de sa résurrection. C’est également au pied de la croix que Marie deviendra pleinement Mère, non plus seulement Mère de son Fils Jésus, mais Mère de l’Église que Jésus lui a confiée à travers la figure de Saint-Jean.

L’Évangile des Noces de Cana nous redit donc que la Sainte Vierge peut anticiper la plénitude de l’intercession de son Fils. Il faut ici, Frères et Sœurs, être très clairs notamment par rapport à la nature de l’intercession de la Vierge Marie. Il n’y a qu’un seul et unique intercesseur entre Dieu et les hommes : Jésus. Mais l’unique intercession de Jésus, Fils de Dieu et fils de l’homme, n’exclut pas d’autres intercessions ou dit-autrement d’autres participations, secondaires, à la pleine intercession du Fils de Dieu. Et c’est en ce sens que Marie a une place particulière dans la participation à l’unique intercession de Jésus. Par la grâce de l’Immaculée Conception, par le fait qu’elle n’est marquée d’aucun péché, qu’elle est toute pure devant Dieu, son intercession est toute puissante, sans aucune limite, sur le cœur de Jésus. Ce qui n’est pas notre cas, Frères et Sœurs, nous qui pouvons également intercéder auprès de Jésus pour telle ou telle personne ; ce qui n’est pas non plus le cas de l’Église, bien que nous confessons tous les dimanches qu’elle est sainte. Il est vrai que l’Église est composée de personnes saintes mais aussi de pécheurs. Elle porte pour une part le péché du monde tout en étant sainte par essence et par vocation. Le concile Vatican II dit de manière très belle dans la Constitution dogmatique Lumen Gentium que l’intercession de la Vierge Marie est à elle seule plus puissante que celle de toute l’Église et de tous les saints réunis au ciel.

 

Frères et sœurs, gardons dans notre cœur une vraie place pour la prière à la Sainte Vierge, à travers le chapelet, à travers d’autres formes de prière qui peuvent exister, à travers les fêtes mariales dans le calendrier liturgique. Le fait que Marie ne soit pas le premier intercesseur ne justifie pas de reléguer la Sainte Vierge à une place secondaire. Jésus nous l’a confiée sur la croix pour que nous en prenions soin et pour que nous l’aimions. Quelle tristesse que de voir qu’il faut parfois se battre dans les messes pour prier Marie comme si nous devions nous justifier de cette demande. Une foi est vraiment catholique si elle reste fidèle à toutes les paroles et demandes de Jésus, dont celle de prendre chez nous sa Mère. À travers ce premier miracle, Jésus nous montre que Marie nous accompagne dans la Nouvelle Alliance que Dieu construit avec chacun de nous. Nous aurons l’occasion cette année, au cours de cette année jubilaire et des derniers mois qui me restent parmi vous, comme nous y incite le pape François, de visiter des sanctuaires mariaux : la cathédrale Notre-Dame de Chartres le samedi 22 mars, et la cathédrale Notre-Dame de Paris le samedi 26 avril. Puissent ces pèlerinages nous affermir dans l’alliance que Dieu veut écrire avec chacun de nous. Amen !

5 vues

Posts récents

Voir tout

Comments


Ancre 1
bottom of page