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Homélie du 1er Dimanche de l’Avent

Photo du rédacteur: Paroisse Saint LouisParoisse Saint Louis

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1er Dimanche de l’Avent

« Restez éveillés et prier en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »


 

Frères et sœurs,

 

            Nous entrons aujourd’hui dans le temps de l’Avent et je souhaiterais ouvrir ce temps avec vous en vous laissant cette question qui peut guider et orienter tout votre Avent : comment vivre ce temps de l’Avent pour vivre quelque chose de nouveau dans cette fête de la Nativité du Fils de Dieu le 25 Décembre ? Qu’est-ce qui fait que cette fête de Noël m’apportera quelque chose de nouveau par rapport aux autres Noëls que j’ai vécus précédemment ?

 

            Pour bien entrer dans ce temps, je souhaiterais m’arrêter rapidement avec vous sur sa finalité. Nous avons l’habitude de penser que le temps de l’Avent nous prépare à la naissance de Jésus, et c’est vrai. Pour autant, il serait plus juste de dire que le temps de l’Avent nous prépare à la venue du Seigneur, et il serait encore plus juste de dire que le temps de l’Avent nous prépare aux différentes venues du Seigneur. Nous pouvons en distinguer trois. Il y a d’abord la venue du Seigneur dans notre temps, dans notre monde ; en ce sens, le temps de l’Avent est une préparation à l’Incarnation du Fils de Dieu et reprend la longue préparation faite par Dieu au peuple hébreu en vue d’accueillir son Fils. Si nous vivons le temps de l’Avent dans cette logique-là, alors nous ouvrons naturellement notre cœur à une attente plus large de la venue du Seigneur qui est aussi celle qui nous concernera à la fin des temps. Comme nous le disons chaque dimanche dans le Credo : « Il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts, et son règne n’aura pas de fin. » Celui qui a vécu sérieusement le temps de l’Avent comme une préparation liturgique à la fête de Noël prépare plus largement son cœur à la venue du Seigneur à la fin des temps. Il y a une troisième venue dont il est question, qui est celle qui a lieu tous les jours, où le Seigneur ne cesse de se rendre présent dans nos vies, dans nos cœurs, dans nos journées. Nous faisons tous l’expérience de la difficulté à être présents et disponibles aux multiples venues du Seigneur, même si nous savons qu’Il vient. Vivre correctement et profondément le temps de l’Avent nous conduira également à être ouverts aux venues de Dieu dans notre aujourd’hui.

            Le temps de l’Avent est le temps où croît dans le cœur de l’homme le désir de Dieu, le désir de sa venue, le désir de sa rencontre. Ce désir s’exerce et grandit dans la prière.

 

            Je voudrais donc maintenant vous reparler de la prière, dans la perspective du temps de l’Avent.

La prière est d’abord le lieu où l’on recherche Dieu, le lieu où l’homme ouvre son cœur et son intelligence à Dieu pour L’accueillir, Lui qui ne cesse de venir à nous. On peut dire aussi que la prière est le lieu de l’attente, mais elle est aussi le lieu de la rencontre avec Dieu. En ce sens la prière n’est jamais monologale mais toujours dialogale. Une vraie prière est un dialogue avec Dieu où Dieu me parle et où je Lui réponds. À partir de l’Évangile que nous avons entendu, je voudrais attirer votre attention sur un autre aspect de la prière : « Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver. » La prière est également le lieu où l’on cherche à comprendre les choses, à entrer dans l’intelligence des réalités dans lesquelles nous vivons. Savez-vous que le verbe comprendre en latin se dit intellegere,  ce qui veut dire lire entre, lire entre les réalités, les lignes. La compréhension spirituelle de notre monde, des évènements que nous vivons consiste à lire chrétiennement ce qui nous arrive, c’est-à-dire à chercher la présence de Dieu et le sens caché que Dieu révèle à travers chaque évènement. (Pardon de me répéter par rapport à ce que j’ai dit il y a quelques semaines, mais) la prière est le lieu où l’homme pose un regard surnaturel sur des réalités naturelles. Et en ce sens, l’apport des chrétiens est fondamental, car nous apprenons à voir la présence de Dieu qui demeure pour beaucoup invisible au regard des autres. Non pas que les chrétiens soient meilleurs, mais simplement parce que, si nous sommes dociles à l’Esprit-Saint, l’Esprit-Saint nous révélera le sens caché et profond des évènements de notre monde.

            Si nous réfléchissons à la prière dans le cadre du temps de l’Avent, nous voyons que le temps de l’Avent est le temps des ténèbres qui s’acheminent progressivement vers la Lumière, vers la naissance du Fils de Dieu. Le temps de l’Avent peut donc être assimilé à la prière dans la nuit. Et je voudrais vous reparler de la prière nocturne, qui est la prière par excellence du chrétien, qui dans les ténèbres, attend la lumière du jour, attend la venue du Seigneur. Je vous cite quelques lignes de Saint-Hippolyte de Rome (IIIème siècle) qui concernent la prière dans la nuit : « Prie avant que ton corps ne repose au lit. Et prie vers le milieu de la nuit, lève-toi, lave-toi les mains avec de l’eau et prie. Si ta femme est présente, priez tous les deux ensemble. Si cependant elle n’est pas encore croyante, retire-toi dans une autre chambre pour prier, puis retourne dans ton lit. Ne sois pas paresseux pour la prière. Il faut prier à cette heure car les anciens de qui nous tenons cette tradition nous ont appris qu’à cette heure toute la création se repose un moment pour louer le Seigneur. Les étoiles, les arbres et les eaux s’arrêtent un instant, et toute la troupe des anges qui Le servent loue Dieu avec les âmes des justes. C’est pourquoi les croyants doivent s’empresser de prier à cette heure-là. Rendant également témoignage de cela, le Seigneur dit : « Voici qu’un cri se fit entendre au milieu de la nuit ; on disait : ‘Voici l’époux qui vient, levez-vous pour aller à sa rencontre.’ Et il continue en disant : ‘C’est pourquoi, veillez, car vous ne savez pas à quelle heure il vient.’  Au chant du coq le matin, quand tu te lèves, prie aussi. » Voici ces magnifiques lignes qui nous révèlent toute la beauté de la profondeur de la prière la nuit, celle qu’exercent les moines et les moniales contemplatives. À la suite de ces quelques lignes, Frères et Sœurs, je vous rappelle qu’il y a toujours des créneaux d’adoration nocturne à pourvoir dans la nuit de mercredi matin de 1h du matin jusqu’à 4h. Réfléchissez-y, la prière la nuit est remplie de Dieu et l’union à Dieu est plus facile quand le monde et la création se reposent, quand on voit moins bien et que l’on entend mieux.

 

            Je voudrais vous indiquer une autre manière pour pouvoir vivre de manière plus profonde ce temps de l’Avent, c’est la manière dont nous vivons la liturgie. La liturgie a la particularité que c’est l’œuvre de Dieu qui se déploie, dans laquelle nous sommes appelés à trouver notre place et à participer. Puisque c’est l’œuvre de Dieu, la liturgie échappe en quelque sorte à notre temporalité et nous met en communion avec l’éternité dans laquelle Dieu habite. Au cours de ce temps de l’Avent, la liturgie nous fera entrer dans la préparation de l’Incarnation du Fils de Dieu en faisant mémoire des grandes étapes de sa venue, à travers les lectures que nous entendrons pendant ces presque 4 semaines, avec une place particulière pour la dernière semaine préparatoire à Noël où l’on entendra toutes les magnifiques interventions de Dieu et toutes les magnifiques naissances surnaturelles que Dieu a permises pour préparer la naissance extraordinaire de son Fils. La liturgie du temps de l’Avent actualise également la venue du Seigneur puisque en participant à la messe, nous accueillons Dieu qui se donne dans sa Parole et plus précisément nous accueillons Jésus qui se donne dans la Sainte Eucharistie. Vivre la liturgie nous permet d'accueillir Dieu dans notre aujourd'hui. Enfin, la liturgie nous prépare à la rencontre que nous vivons avec Dieu au terme de notre vie. Par la prière qu’elle appelle, par les sacrements que nous recevons, elle fait déjà habiter Dieu en nous alors que nous ne sommes pas encore complètement en Lui. La préparation de notre vie éternelle se joue déjà dans la liturgie. Frères et sœurs, soignons la manière dont nous vivons les messes, la manière dont nous vivons nos temps de prière. La liturgie englobe nos trois temporalités, passé, présent et futur, pour les unir dans l’éternité de Dieu pour qui le temps n’est qu’un aujourd’hui toujours actuel et ouvert.

 

            Frères et sœurs, pour terminer, après la prière et la liturgie, je souhaiterais reprendre juste les suggestions de Saint-Paul dans la deuxième lecture. Nous pouvons préparer la venue du Seigneur dans notre temps et dans chacune de nos vies par l’exercice de l’amour : « Que le Seigneur vous donne entre vous et l’égard de tous les hommes un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui que nous avons pour vous. » Cet Amour s’ exerce dans nos relations, dans la pratique de la Charité, dans la pratique du pardon que nous pouvons vivre les uns envers les autres ; c'est un moyen très concret de rendre présent et de hâter la venue du Seigneur en chacun de nous. Bonne entrée dans l’Avent et bonne préparation à la fête de Noël. Amen !

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