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Homélie de la Messe du Jour de Noël


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Messe du Jour de Noël


« Un enfant nous est né ; un Fils nous a été donné. »


Chers Frères et sœurs,


Si nous fêtons en ce jour la naissance dans le temps de l’Enfant Jésus, nous pouvons distinguer trois aspects de la naissance du Christ. Il y a une naissance éternelle du sein du Père, une dans le temps et une dans nos âmes. Je vous propose en ce jour où nous méditons sur la naissance de Jésus de regarder chacune de ces naissances en voyant quels dons chacune d’elles nous apportent.


Tout d’abord, il y a la naissance éternelle de Jésus du sein du Père. L’auteur de la Lettre aux Hébreux nous la définit comme ceci : « Il nous a parlé par son Fils qu’Il a établi héritier de toutes choses et par qui Il a créé les mondes. Rayonnement de la gloire de Dieu, expression parfaite de son être, le Fils, qui porte l’univers par sa parole puissante… » On retrouve presque le contenu du Credo : « Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu né du Père avant tous les siècles. Il est Dieu né de Dieu, Lumière né de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu. Engendré, non pas créé, consubstantiel au Père… »

Le prologue de St Jean nous dit la même réalité : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. »

Cette naissance du Christ du sein du Père fait de Lui le Fils du Père. Et le Fils au sein de la Trinité est Celui qui nous offre la filiation divine qui est un des dons de Noël. St Jean le dit de manière remarquable dans l’Évangile : « Mais à tous ceux qui L’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir Enfants de Dieu. (…) Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu. » La naissance éternelle du Christ du sein du Père nous ouvre la voie à la filiation divine en donnant à ceux qui accueillent l’Enfant Jésus la Vie divine.


Il y a ensuite la naissance de Jésus dans la chair : c’est l’objet même de la fête de Noël. St Jean évoque cette naissance dans le temps : « Et le Verbe s’est fait chair, et Il a habité parmi nous. » La Naissance du Fils de Dieu dans le temps nous apporte la paix parce que Jésus est Celui qui réconcilie l’homme avec Dieu. La bonne nouvelle de l’Évangile, ce n’est pas seulement la nouvelle d’une naissance, c’est la nouvelle que le temps de l’accomplissement du salut de l’humanité, le temps de la victoire du bien sur le mal est désormais ouvert. Tout ce qui commence en cette Nuit de Noël s’accomplira dans la Nuit de Pâques. La réconciliation entre Dieu et l’homme manifestée dans la naissance de l’Enfant Dieu s’accomplira dans le triomphe de la Vie sur la mort à Pâques. La paix, chantée par les Anges en cette nuit, puis qui plus tard sera transmise par le Ressuscité revenu de la mort, devient accessible aux hommes qui accueillent spirituellement l’Enfant Jésus dans leur vie. Toute paix, par rapport à soi-même dans sa propre vie, par rapport aux autres, dans les familles, les fratries, les relations amicales, de travail, entre les États, ne devient possible et vraie que si elle s’enracine en Jésus, le Réconciliateur, le « Prince de la Paix ». Fêter la naissance de Jésus en ce jour nous conduit à accueillir cette paix, don de Dieu, et à devenir des artisans de paix. Elle nous amène à redire qu’il ne peut y avoir de vraie paix en dehors de Dieu.


Enfin, il y a la naissance de Jésus dans nos âmes, offerte à tous ceux qui accueillent l’Enfant Jésus, l’Emmanuel, Celui qui demeure avec nous. Cette naissance du Christ dans nos âmes est offerte à tous ceux qui accueillent spirituellement Jésus, mais elle est offerte et pleinement réelle pour tous ceux qui accueillent Jésus sacramentellement à travers le Baptême. Cette naissance nous apporte le Salut, offert dès la naissance de Jésus, mais qui ne deviendra pleinement efficace qu’avec la Résurrection.


Ces trois aspects de la naissance de Jésus rencontrent à un moment donné la liberté de l’homme. Il ne semble pas si immédiat de prendre part à cette divinité que nous offre l’Enfant de Bethléem, de laisser se lever dans nos cœurs son étoile. Voyez les hôteliers de Bethléem, et tant d’autres. Peu ont reconnu le Christ. Les textes que nous méditons en cette solennité de Noël évoquent chacun la triste réalité que Dieu n’est pas attendu, pas accueilli, voire qu’Il est rejeté. Dans l’Évangile de la messe de la nuit, nous avons entendu qu’il n’y avait pas de place pour Jésus dans la salle commune. Dans l’Évangile du jour, nous avons entendu qu’« Il est venu chez les siens et que les siens ne l’ont pas accueilli ». En réalité, le rejet de Dieu, la mort rôdent déjà autour de la crèche. Hérode va étendre son pouvoir mortifère et le massacre des saints innocents vient mettre la croix au-dessus de la crèche. Aujourd’hui aussi, le cœur et la conscience de l’homme sont obscurcis par le mal : Dieu n’est plus le bienvenu. La paix est devenue étrangère à notre monde et à notre temps. Partout la guerre fait rage, parfois visible, souvent invisible, dissimulée derrière des accords économiques et prenant pour victimes des peuples entiers. La mort, provoquée par des mains qui ne devraient que guérir, rôde toujours plus oppressante auprès du sein maternel : après être devenue un droit, on veut en faire un droit constitutionnel ; elle rôde encore auprès des lits d’hôpitaux. L’Église aussi n’échappe pas à l’obscurcissement intérieur du péché qui l’infeste et la gangrène : les dernières révélations de ces semaines, de ces mois, nous l’ont montré à travers les actes posés, les silences plus ou moins complices pratiquement imposés dans un monde qui se faisait une gloire d’interdire d’interdire.


Aujourd’hui, la lumière et la paix de Noël veulent toujours se répandre. Telle est la mission de l’Église, par le ministère de tant de prêtres, par la vie offerte de religieux et de religieuses apostoliques qui, de jour comme de nuit, demeurent serviteurs de leurs frères dans la peine. La lumière et la paix de Noël luisent aussi de la prière cachée de tant de moines et de moniales, de religieuses, retirés derrière les murs des cloîtres. Elles se répandent enfin grâce à tant de fidèles qui témoignent généreusement de leur foi, tant au sein de leur famille que de la société. En ce jour de Noël, que l’Enfant de la crèche fasse de tous ceux qui l’accueillent ses ambassadeurs de paix, de joie liée au Salut qui nous est offert. Qu’Il nous fasse entrer dans la filiation divine qui nous conduira au Bonheur que Dieu offre à l’homme. Joyeux et Saint Noël à vous. Amen !


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