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Homélie de la Fête du Baptême du Seigneur

Photo du rédacteur: Paroisse Saint LouisParoisse Saint Louis

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Fête du Baptême du Seigneur

« Par le bain du baptême, il nous a fait renaître et nous a renouvelé dans l’Esprit-Saint. »

 

Frères et sœurs,

 

            Si je reprends l’antienne du Magnificat citée la semaine dernière lors de la solennité de l’Épiphanie : « Nous célébrons trois mystères en ce jour : aujourd’hui l’Étoile a conduit les Mages vers la crèche, aujourd’hui l’eau est changée en vin aux noces de Cana, aujourd’hui le Christ est baptisé par Jean dans le Jourdain pour nous sauver Alléluia. », le baptême de Jésus constitue une des trois Épiphanies du Seigneur, où se trouve révélée aux yeux de tous la divinité de Jésus. Je voudrais avec vous aujourd’hui réfléchir sur le sacrement du baptême et l’importance du baptême, et pour ce faire, je voudrais partir des textes que nous donne la liturgie de ce jour pour voir d’abord ce que nous donne le baptême. Il ne s’agit pas ici d’une catéchèse systématique sur le baptême mais je ne partirai que des éléments qui sont dans les textes donnés par la liturgie d’aujourd’hui.

Dans la suite de la fête de Noël, où notre monde a accueilli le Fils de Dieu, le baptême nous donne la filiation divine, il nous fait devenir fils de Dieu. Cette filiation divine, elle est d’abord affirmée pour Jésus : « L’Esprit-Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : ‘Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie.’ » ‘Toi tu es mon Fils bien-aimé’ :  le baptême de Jésus confirme que Jésus est le Fils de Dieu.

            À la suite du baptême de Jésus, le sacrement du baptême nous fait également devenir fils de Dieu, nous faisant entrer dans la filiation divine que Jésus a permise pour notre humanité. Pour être très clair sur l’apport du baptême : une personne non baptisée est une créature à l’image de Dieu, elle garde au plus profond de son être la marque trinitaire qui est la marque de l’identité divine, mais cette personne n’est pas fils ou fille de Dieu. Vous voyez tout de suite combien la question de l’union et de la communion à Jésus est très importante puisque c’est dans cette communion avec Jésus, par le sacrement du baptême, que nous devenons fils ou fille de Dieu.

            Que nous apporte la filiation divine ? Sommes-nous davantage aimés par Dieu parce que nous sommes ses fils qu’une simple créature qui ne l’est pas ? Pas forcément ! Mais simplement, le baptême nous donne l’habitation des trois personnes divines et nous apporte la réconciliation que Jésus a réalisée en sa propre personne, réconciliation entre Dieu et les hommes. Car jusqu’à Jésus, même s’il y a eu de multiples alliances entre Dieu et les hommes, aucune de ces alliances n’a été définitive ni parfaite, et elles n'ont par conséquent jamais rétabli ce que le péché originel avait brisé. Or, en Jésus, la désobéissance originelle est réparée par l’obéissance filiale et la relation paternelle restaurée. C’est ce que nous donne le sacrement du baptême.

            J’attire votre attention sur une autre conséquence de la filiation divine : c’est qu’en devenant tous fils et fille de Dieu, nous accédons à un nouveau type de relation entre nous. Dans notre monde, il y a des relations familiales, amicales, relations propres à tous nos cercles de vie. Mais il y en a une fondamentale qui nous est acquise par le baptême, c’est une relation fraternelle les uns envers les autres, non pas une fraternité issue des liens du sang, mais une fraternité issue de notre filiation divine et de notre communion au Christ. Il y a ici un mode de relation propre aux chrétiens qui font que quels que soient les pays, les races, les continents, les cultures nous sommes tous frères et sœurs parce que nous sommes issus de la même filiation divine. C’est ce qui constitue le peuple de Dieu, et c’est ce qui explique de manière assez commune pourquoi on peut dire ‘mon Père’ à un prêtre, pourquoi on dira ‘Ma sœur’ à une religieuse ou ‘Mon Frère’ à un moine.

 

            Les textes du jour nous montrent également que le baptême nous donne une nouvelle naissance : « Par le bain du baptême, il nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit-Saint » écrit Saint-Paul à Tite dans la deuxième lecture. L’image de la renaissance est intéressante. Nous savons que Jésus l’a reprise Lui-même dans son échange avec Nicodème (Jn 3), l’invitant à naître à nouveau. Si la naissance nous donne la vie humaine, l’image de la renaissance nous montre que nous recevons une autre vie, qui est la vie divine. Il faut en rester aux images utilisées dans les textes. Elles sont très simples et parlantes. Je prends le début de l’Évangile : « Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit. » Cette image nous dit de manière très simple que le baptême ouvre le ciel, nous donne le ciel. Je continue le texte d’Évangile : « L’Esprit-Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus. » Là aussi l’image de la colombe est très intéressante. Elle nous renvoie à la fin du déluge où une colombe revint dans l’arche de Noé avec un brin d’olivier dans son bec, montrant que le déluge était terminé. L’allusion ici est limpide. Dieu nous dit qu’avec le baptême de Jésus, le naufrage du monde a cessé et désormais Jésus reçoit une onction nouvelle, signe d’une vie nouvelle donnée après le règne du péché qui a abîmé et détruit la création. En clair, le salut est ici annoncé et il y a déjà de manière mystérieuse et prophétique une annonce de la victoire de Dieu sur le mal et sur la mort, avec l’avènement d’une création renouvelée. La nouvelle naissance qui nous est donnée par le sacrement du baptême nous ouvre le ciel, nous donne la vie divine, nous donne le salut et la vie éternelle.

 

            Frères et sœurs, il est très important de reprendre conscience des dons du baptême et de ce que nous avons reçu ou de ce que nos amis catéchumènes se préparent à recevoir. Aujourd’hui nous voyons que le nombre de baptêmes ne cesse de chuter. Alors bien sûr, je n’entre pas dans un scénario catastrophe, car il y a beaucoup de choses nouvelles qui surgissent aujourd’hui, qu’il faut apprendre à voir et qui sont signe d’une grande espérance pour l’Église en France. Mais ce qui est inquiétant, c’est le relativisme par rapport à la question du salut. Finalement en répétant sans arrêt que Dieu est amour, qu’Il pardonne tout, ce qui est profondément vrai mais incomplet, on en vient à relativiser les instruments qu’Il nous a donnés pour être sauvés. Or c’est là que ce n'est pas juste. La grandeur de Dieu fait que Dieu n’est pas enfermé dans les sacrements, mais que pour notre salut, notre bien, Il nous a donné les sacrements qui sont les moyens ordinaires de notre salut. Il y a une réalité qui est de l’ordre du péché, à ne pas prendre en compte ou à négliger ces moyens.

            Au sujet de l’importance du baptême, j’attire votre attention sur trois points.

Tout d’abord nous éprouvons tous à un moment donné de notre vie ou à plusieurs moments donnés le désir de reprendre en main notre baptême, de lui redire ‘oui’ ou dit autrement, nous aimerions bien refaire la démarche du baptême, être rebaptisés. Or le baptême n’est administré qu’une seule fois et nous marque à vie ; c’est un sacrement à caractère. Si nous ne pouvons pas être rebaptisés, nous renouvelons notre baptême chaque année lors de la Vigile pascale où nous renonçons au démon, nous professons la foi catholique, et nous sommes aspergés avec l’eau bénite. C’est un des sens du Carême que de préparer notre propre renouvellement à notre baptême. Au passage, j’attire également votre attention sur le rite liturgique de l’aspersion qui correspond au don du baptême qui vous est rappelé. Et de la même manière, lorsque vous entrez ou sortez d’une église, en tant que baptisé, vous êtes appelés à faire votre signe de croix avec l’eau bénite. Ce geste, aussi simple et machinal fut-il devenu, est une réaffirmation du baptême que vous avez reçu.

Deuxième point : le baptême est important parce qu’il nous donne le salut, la vie divine autrement appelée la vie éternelle, et la filiation divine. Je pourrais ajouter d’autres dons mais je ne reste qu’à ceux que je tire des textes que nous avons entendus. Il est important d’être convaincu des dons que nous donne le baptême et d’en vivre. Aujourd’hui comme je le disais la plupart des demandes de baptême nous arrivent par le biais d’une tradition familiale, la plupart du temps vidée de sa finalité. Alors nous accueillons comme nous pouvons ces demandes et nous les évangélisons en cherchant à leur redonner du fond, mais il faut reconnaître que c’est souvent bien pauvre. Il ne s’agit pas de faire des pressions dans les familles pour que les jeunes générations demandent le baptême pour leurs enfants en faisant ainsi plaisir aux parents aux grands-parents, mais il s’agit de pouvoir expliquer clairement ce que donne le sacrement du baptême et par conséquent, ce qui n’est pas donné si nous ne sommes pas baptisés. Si la courbe des demandes de baptême des enfants chute de manière drastique, celle du catéchuménat, aussi bien adulte que jeune, explose de manière exponentielle. Nous verrons les statistiques qui seront données au moment de la semaine sainte par l’Église de France, mais les différents indices diocésains nous montrent à nouveau que cela continue à augmenter. Pour information, sachez que sur la paroisse nous avons aujourd’hui 50 catéchumènes et que les groupes de catéchuménat jeune sont parmi les plus importants parmi les effectifs d’enfants et de jeunes catéchisés.

            Dernier point, par l’onction avec le Saint-Chrême, le baptême donne mission à celui qui reçoit ce sacrement d’être prêtre, prophète et roi. Saint-Paul évoque cette mission dans la lecture deuxième lecture lorsqu’il dit : « Il s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien. » La mission royale de tout baptisé est de contribuer à la construction du bien, dans une royauté d’amour, ouverte et conduite par le Christ.


Frères et sœurs au cours de cette messe, rendons grâce à Dieu pour le don du baptême qu’Il nous a fait. Portons dans notre prière les enfants, les catéchumènes qui se préparent à devenir fils de Dieu, et portons dans notre prière tous ceux qui pour une raison pour une autre n’ont pas encore reçu ce sacrement. Amen !

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