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Fête de Notre-Dame de Fatima
Jeudi 12 Mai 2022
Collégiale Notre-Dame
Chers frères et sœurs,
Nous nous retrouvons ce soir pour commémorer la première apparition de Notre-Dame aux petits bergers de Fatima. Le contexte des apparitions à l’époque comporte quelques similitudes avec le contexte actuel. En 1917, l’Europe et, bien au-delà, le monde est en guerre. La révolution bolchévique plonge la Russie dans le chaos et menace les nations européennes. Le monde promu par Lénine, puis par Staline, est un monde où Dieu est combattu et l’Église, et les fidèles, persécutés.
Replongeons-nous en ce 13 Mai 1917. Après les 3 apparitions de l’Ange du Portugal qui invitait les enfants à prier pour la conversion des pécheurs, la Sainte Vierge leur apparaît leur demandant de venir fidèlement tous les 13 du mois à la même heure. Elle demandera aux enfants : « Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu’Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ? » Les enfants répondront oui. Puis elle leur dira : « Récitez le chapelet tous les jours pour obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre. »
Le 13 Juin, la Sainte Vierge révèlera à Lucie que Jésus veut établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. Le 13 Juillet, Marie confirme l’invitation à prier le chapelet tous les jours en l’honneur de Notre-Dame du Rosaire, pour obtenir la paix dans le monde et la fin de la guerre. Elle demande de prier pour la conversion de la Russie. En août, la Sainte Vierge n’apparaitra pas comme prévu, en raison du gouvernement franc-maçon qui a fait mettre les enfants en prison par hostilité au surnaturel. L’apparition aura donc lieu le 19 du mois. La Vierge confirme un miracle à venir « pour que tout le monde croie » ainsi que de nombreuses guérisons. Il y a beaucoup de monde lors de l’apparition du 13 Septembre, le Portugal ayant appris les apparitions à Fatima. Le miracle est annoncé pour l’apparition du 13 Octobre.
Frères et sœurs, nous sommes saisis par l’actualité de ces apparitions. Ce soir, je retiens 3 messages des apparitions de Fatima que je laisse à votre méditation.
Le premier, c’est qu’il y a une invitation à prier pour la paix. Les textes choisis pour cette messe honorent Marie, Reine de la Paix. Le prophète Isaïe, entendu en première lecture, annonçait l’Avènement de la paix avec la venue du Messie. « On proclamera son nom : ‘Merveilleux-conseiller, Dieu-Fort, Père à jamais, Prince de la Paix.’ Ainsi le pouvoir s’étendra, la paix sera sans fin pour David et son Royaume. » La Paix est liée à la présence de Dieu. Là où Dieu est présent, la paix existe. On est bien en présence de Dieu. Tout le monde peut être bien. Il n’y a qu’en Dieu que chacun puisse être heureux et en paix. Marie nous invite à vivre en présence de Dieu. Bien plus, dans l’Évangile de ce soir, Marie nous apprend à faire l’œuvre de Dieu, à participer à son œuvre de paix. En répondant « Fiat » à Dieu, Marie fait venir Jésus et contribue à apporter la paix au monde. Frères et sœurs, nous ne pouvons pas être des artisans de paix si nous ne répondons pas « oui » à Dieu, si nous faisons la sourde oreille ou si nous faisons la tête.
Le deuxième message de Fatima que je laisse à votre méditation ce soir, c’est l’invitation à prier pour la conversion des pécheurs. La Sainte Vierge est claire : la guerre, la mort a sa source dans le péché et dans le refus de se convertir. Redécouvrons ce soir l’importance de la pénitence dans notre vie, pénitence pour notre péché, pour la conversion des pécheurs. Redécouvrons l’importance et la beauté des sacrifices pour la conversion des pécheurs. Oh je sais que cet aspect n’a pas bonne presse, même au sein de l’Église ! On vous renverra à la figure que c’est une manière doloriste de vivre la foi ou encore une vision trop traditionaliste, trop dépassée. Peu importe, c’est la Sainte Vierge qui le demande, pas l’Église qui l’invente. Je crois que nos vies les uns les autres ont déjà un certain nombre d’épreuves, de souffrance, de peine que nous pouvons tous offrir en sacrifice au Seigneur pour la conversion des pécheurs.
Le troisième message que je choisis de vous laisser est celui de l’invitation à diffuser dans l’Église, dans le monde, la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. Cette dévotion est présentée alors que Lucie voit les Cœurs de Jésus et de Marie, tous les deux entourés d’épines. Ces épines sont les blasphèmes qui leur sont faits, les ingratitudes qu’ils reçoivent. La dévotion au Cœur Immaculé de Marie prend la couleur d’une dévotion de réparation, notamment avec l’appel à offrir une communion réparatrice tous les 1ers samedis du mois. De plus, la Sainte Vierge promet à ceux qui observeront cette pratique : venir pendant 5 mois consécutifs les premiers samedis du mois se confesser, recevoir la Sainte Communion, réciter le chapelet, tenir compagnie un quart d’heure à Marie, son assistance à l’heure de la mort. Vous êtes quelques-uns sur la paroisse à observer cette dévotion. Mais nous pouvons la pratiquer davantage en la faisant mieux connaître. Nul doute qu’en mettant en œuvre ces recommandations de Notre Mère du Ciel, nous travaillerons efficacement à la paix.
Pour terminer, Frères et Sœurs, je souhaiterais en cette fête de Notre-Dame de Fatima vous adresser deux messages particuliers : un à destination des enfants ; un autre à destination de nos amis portugais.
Chers enfants, dans la plupart des apparitions de Notre-Dame, la Sainte Vierge requiert la prière des enfants, nous révélant la force et la fécondité de cette prière sur le Cœur de Dieu. Il en était ainsi à la petite Bernadette à Lourdes, aux deux petits cousins de La Salette, aux enfants de Pontmain, aux bergers de Fatima. Chers enfants, votre prière est précieuse et forte pour le monde, pour la paix, pour l’Église. Certainement, l’Église ne vous sollicite pas assez ; elle n’a pas suffisamment recours à votre prière. Mais dîtes-vous que, lorsque vous priez, vous ne faites pas seulement quelque chose de bien, vous répondez à un appel, à une demande de la Sainte Vierge ; vous avez un trésor, c’est votre prière. Merci de nous en faire bénéficier, à travers votre prière personnelle, mais aussi à travers les différentes prières que la Paroisse vous propose : les Adorations du St Sacrement, la prière du chapelet au moins une fois par mois à la collégiale, la messe dominicale.
Et vous chers amis portugais, toujours nombreux et fidèles à ces deux rendez-vous anniversaires importants que sont le début et la fin des apparitions de Notre-Dame, vous avez la chance, enfin je l’espère et le pense, d’avoir une messe régulière où l’on prie dans votre langue. Lorsque j’étais séminariste ici à Vernon il y a 20 ans, vous étiez très très nombreux à la messe dite « en portugais » ; aujourd’hui, je remercie Ivone et ses amies qui assurent ce service que je pense devoir être maintenu. Mais vous êtes peu nombreux à suivre cette messe. Tant que je suis là, cela ne bougera pas. Mais je ne garantis rien pour la suite. Il m’est revenu à plusieurs reprises d’entendre cette question : « Pourquoi maintenir cette messe portugaise avec aussi peu de personnes ? » Il ne servira à rien de venir vous plaindre qu’il n’y aura plus de messe « dite portugaise » si vous n’avez pas bougé avant. C’est maintenant que se joue ce qui arrivera plus tard. C’est une chance pour notre paroisse d’avoir cette messe, comme d’avoir la messe tridentine, même si vous avez toujours des gens qui râlent parce que cela ne leur plaît pas. Pensez aussi aux générations qui vous suivront. En défendant une langue, une pratique, vous transmettez vos traditions, des valeurs, la foi. Venez renforce cette messe du samedi soir. Il en est encore temps.
Confions-nous les uns les autres à l’intercession de Notre-Dame de Fatima et prions pour que Marie fasse de nous des artisans de paix en remettant Dieu au centre de nos vies. Amen.
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